ALGER, 30 mars (Reuters) - Le chef d'état-major de l'armée algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah, a de nouveau recommandé samedi que le président Abdelaziz Bouteflika soit déclaré inapte à l'exercice de ses fonctions et il a accusé des parties malintentionnées de chercher à nuire à l'institution militaire, après plus d'un mois de manifestations dans le pays.

Dans un communiqué diffusé par le ministère de la Défense, le général Salah a déclaré que la plupart des Algériens soutenaient la solution de l'article 102 de la Constitution, qu'il avait déjà préconisée mardi, mais que certains, qu'il n'a pas nommés, s'y opposaient.

L'article 102 prévoit que "lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement".

Le chef d'état-major de l'armée algérienne a déclaré que chercher à porter atteinte l'institution militaire constituait une "ligne rouge" à ne pas franchir.

"Toutes les propositions découlant de ces réunions suspectes, qui vont à l’encontre de la légalité constitutionnelle ou portent atteinte à l’ANP (Armée nationale populaire), qui demeure une ligne rouge, sont totalement inacceptables", ajoute le communiqué.

Abdelaziz Bouteflika, âgé de 82 ans et très affaibli depuis un AVC en 2013, a finalement renoncé à briguer un cinquième mandat consécutif sous la pression de la rue mais a décidé de se maintenir au pouvoir pendant le temps de la transition politique.

L'élection présidentielle prévue le 18 avril a été reportée et des propositions ont été faites pour la rédaction d'une nouvelle loi fondamentale qui devrait être soumise à référendum avant la désignation d'un nouveau président.

(Hesham Haali, Lamine Chikhi, Hamid Ould Ahmed, Ulf Laessing Jean-Stéphane Brosse pour le service français)