Le groupe franco-néerlandais, durement touchée par un conflit salarial chez Air France, a choisi le 16 août le Canadien Benjamin Smith comme nouveau directeur général à la suite de la démission de Jean-Marc Janaillac en mai de son poste de PDG.

Au lendemain de cette nomination, des pilotes néerlandais avaient menacé la compagnie aérienne d'un mouvement social dans le courant de l'année si elle ne recrutait pas de nouveaux salariés pour alléger leur charge de travail et leur permettre de bénéficier de suffisamment de repos entre deux vols.

Le syndicat néerlandais, grâce à l'aide d'un médiateur, a dit être parvenu à un compromis avec la direction de KLM, permettant aux pilotes de bénéficier plus tôt que prévu de périodes de repos plus longues.

L'accord doit encore être approuvé par la base, mais le syndicat a déclaré renoncer aux préparatifs en vue d'une grève.

A l'inverse, chez Air France, aucune discussion n'a encore été proposée aux syndicats de pilotes, a dit à Reuters Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), largement majoritaire.

"On voit bien qu’ailleurs la négociation et la signature d’accords sont tout à fait possible et bizarrement chez nous ça ne l’est pas", a-t-il observé.

L'intersyndicale d'Air France, qui regroupe neuf organisations dont le SNPL, a prévu de se réunir vendredi pour décider d'éventuelles "actions" afin d'obtenir l'augmentation de 5,1% des salaires à l'origine des 15 jours de grève cette année.

"Le conseil d’administration d’Air France-KLM n’a pas donné mandat au management d’Air France pour négocier autour de la revendication salariale de l’intersyndicale d’Air France (+5,1%), celle-ci n’étant pas compatible avec la stratégie d’investissement et de croissance qu’il a fixée pour la compagnie", réaffirme Air France-KLM dans une déclaration transmise à Reuters.

Benjamin Smith est attendu fin septembre au plus tard à la tête du groupe franco-néerlandais dont l'Etat français détient 14,3%.

"La direction générale d’Air France ne fait pas son travail, ils auraient dû négocier depuis longtemps. On se moque ouvertement de nous", a dit de son côté Grégoire Aplincourt, président du Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf).

Plusieurs accords sociaux ont été signés chez Air France en juin et juillet, rappelle toutefois Air France-KLM.

(Toby Sterling, Claude Chendjou et Cyril Altmeyer pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)