Commodesk - La sécheresse affectant la région de Bombay, le Mahārāshtra, est pire que celle de 1972, restée dans les annales, estiment les autorités locales. A l’époque, l’eau d’irrigation a servi à abreuver les populations.

Le Maharastra est le principal état cotonnier de l’Union indienne, et le 2e pour le sucre.

Craignant les réactions populaires, le gouverneur a recommandé aux fonctionnaires d’aller « sécher sur le terrain les pleurs de leurs concitoyens ». Les premières conséquences sont l’arrêt de centrales électriques et au gaz ne disposant plus d’assez d’eau pour leur circuit de refroidissement.

L’Inde est le 2e producteur et le 2e consommateur mondial de sucre, et le Mahārāshtra est un grand pourvoyeur du produit. La sécheresse pourrait freiner l’exportation de la denrée cette saison, d’autant plus qu’aux cours actuels, elle ne serait pas rentable. La production sur l’année, finissant en septembre, baisserait de 7% d’après ISMA, l’association indienne des sucriers. L’été dernier, déjà marqué par le manque d’eau, les paysans avaient préféré donner les cannes à sucre en fourrage à leurs animaux plutôt que les porter aux sucreries. Mais les moulins à broyer la canne sont en activité depuis un mois dans le Mahārāshtra.

La récolte de riz d’été (kharif) avait donné dans l’Etat 70 à 80% de moins que prévu en 2012, et le rendement des rizières seraient encore moins bons pour le riz cet hiver (rabi). Les réserves de céréales sont 80% en dessous du niveau de l’an dernier à même époque dans les localités touchées. 7.065 villages de riziculteurs du Mahārāshtra auront droit à une aide spécifique.

Le coton est moins sensible au temps sec, et c’est plutôt l’indécision quant aux possibilités de l’exporter qui a réduit les semis des paysans, dans un contexte de cours déprimés.

Le ministre de l’Agriculture Sharad Pawar, originaire de l’ouest du Mahārāshtra, et président de la commission sécheresse nationale, encourage le gouvernement central à débloquer des subventions pour lutter contre les effets de ce fléau. D’après lui, la situation est sans précédent, avec des réservoirs d’eau et barrages à 60% de leur niveau habituel de saison.
6.250 villages ont été déclarés zones de sécheresse, ce qui leur donne accès à des aides publiques. 7,7 milliards de roupies (107 millions d’euros) ont été inscrites au budget fédéral pour répondre à l’urgence.