BERLIN, 1er juillet (Reuters) - Le destin politique de la chancelière Angela Merkel se joue ce dimanche en Allemagne où la direction de l'Union chrétienne-sociale (CSU) se prononcera sur l'accord trouvé jeudi à Bruxelles entre dirigeants européens sur la question migratoire.

Neuf mois après des élections législatives qui ont abouti à l'entrée de l'AfD (extrême droite) au Bundestag, Angela Merkel doit affronter la fronde de la CSU, souvent présentée comme la petite soeur bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), qui exige un durcissement de la politique d'asile allemande.

Après des heures de négociations, les Vingt-Huit ont pris jeudi des engagements souvent encore flous sur un renforcement des frontières de l'UE, des "plateformes de débarquement" hors d'Europe et des "centres contrôlés" d'accueil de migrants dans les pays européens de première arrivée volontaires.

Horst Seehofer, qui est à la fois le chef de file de la CSU et le ministre de l'Intérieur de la chancelière, a menacé d'expulser dès juillet, les migrants déjà enregistrés dans un autre pays de l'UE, une mesure qui aboutirait sans doute à la chute de la fragile coalition gouvernementale dirigée par la chancelière.

Angela Merkel a par ailleurs annoncé samedi avoir conclu des accords avec 14 Etats de l'Union européenne sur le retour de réfugiés.

Le ministre-président de Bavière, Markus Söder, qui redoute l'émergence dans son Land de l'extrême droite, a pris acte des efforts démontrés par la chancelière.

"Cela va vraiment dans la bonne direction", a-t-il dit tout en prévenant qu'il maintiendrait la pression sur la chancelière afin d'obtenir davantage de détails sur ces différents accords.

Si la plupart des observateurs de la vie politique allemande s'attendent à ce qu'Angela Merkel survive à cette crise, ils pensent aussi qu'il est peu probable que le conflit avec la CSU soit définitivement enterré. (Reporting by Thomas Escritt Editing by Robin Pomeroy)