KUALA LUMPUR, 2 avril (Reuters) - Un projet de loi interdisant les "fake news" et prévoyant des peines allant jusqu'à six ans de prison a été adopté lundi par le parlement de Malaisie.

Le texte de loi réprimant la diffusion de fausses informations prévoit des amendes allant jusqu'à 500.000 ringgit (99.000 euros) et une peine maximale de six ans de réclusion. La version initiale du projet de loi envisageait des peines pouvant aller jusqu'à dix ans de prison.

"Cette loi vise à protéger l'opinion publique de la propagation de fausses nouvelles, tout en autorisant la liberté d'expression, comme le prévoit la Constitution", a déclaré devant le parlement la ministre de la Justice, Azalina Othman Said.

La loi définit les fausses nouvelles comme "des nouvelles, informations, données et reportages qui sont totalement ou partiellement faux".

Le rapporteur spécial des Nations unies pour la liberté d'expression, David Kaye, avait appelé quelques heures avant le vote le gouvernement de Kuala Lumpur à ne pas aller trop vite en besogne en matière de loi sur les "fake news".

D'autres pays du Sud-Est asiatique, dont Singapour et les Philippines, réfléchissent actuellement aux moyens de lutter contre les fausses informations, et de manière générale, les défenseurs des droits de l'homme estiment que des lois en la matière risquent d'être détournées pour museler la liberté d'expression.

La Malaisie est l'un des tout premiers pays au monde à adopter une loi sur les "fake news". Ce pays dispose déjà d'un arsenal de lois, dont le "Sedition Act" datant de la période coloniale, qui sont utilisées pour réprimer certaines informations et des "posts" défavorables sur les réseaux sociaux. (Joseph Sipalan; Eric Faye pour le service français)