Mario Draghi, qui devrait dévoiler jeudi certains détails du nouveau programme de rachats de titres de dette souveraine de la BCE destiné à venir en aide aux pays les plus en difficulté, a déclaré que l'institut de Francfort ne risquait pas d'être coupable de financer directement les Etats membres de la zone euro.

"Si nous sommes dans la partie à court terme du marché, où les obligations ont une maturité d'un, de deux, voire de trois ans, ces titres expireront très facilement", a-t-il dit.

"Donc il y a un très faible effet en matière de financement monétaire dans tout ce que nous faisons."

Mis en place pour faire baisser les coûts de financement des pays les plus endettés, qui sollicitent une aide extérieure, le programme de rachats d'obligations souveraines suscite depuis le début des remous au sein des instances dirigeantes de la BCE.

Mais, selon Mario Draghi, le plan qu'élabore actuellement la BCE viendra renforcer le rôle primordial assigné à la BCE, qui consiste à garantir la stabilité des prix dans la zone euro, tout en préservant l'avenir de la monnaie unique.

"Nous ne pouvons poursuivre l'objectif d'une stabilité des prix maintenant que nous avons une zone euro fragmentée. Tous ces développements vont dans le sens du respect de notre mandat qui est de maintenir la stabilité des prix", a-t-il dit.

"Et tout ceci à beaucoup à voir avec la poursuite de l'existence de l'euro à un moment où le reste du monde commence à la remettre en cause."

Le rendement de l'obligation italienne à deux ans est tombé à moins de 2,7%, pour la première fois depuis avril, en réaction aux propos de Mario Draghi.

Les futures du Bund ont baissé de 0,28 point à 143,74.

Francesco Guarascio et Gabriella Bruschi, Wilfrid Exbrayat et Benoît Van Overstraeten pour le service français