par Julien Toyer

Dans une interview à Reuters, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, indique par ailleurs que le risque d'une nouvelle récession est très faible et que le système bancaire européen est bien plus résistant que ce qui est perçu même si des "poches de vulnérabilité" pourraient se faire jour.

"Je pense que nos différences ont été exagérées (...) Nous avons de bonnes chances de nous mettre d'accord sur un cadre global de croissance, avec une stratégie budgétaire coordonnée de sortie de crise", a-t-il dit.

"Du côté américain, beaucoup pensent que l'Allemagne et l'Union européenne se précipitent vers la consolidation budgétaire. Ce n'est pas le cas. En fait l'attitude budgétaire européenne reste celle de la stimulation et n'est pas excessivement restrictive", a-t-il ajouté.

Comme Jean-Claude Trichet lundi, il juge que la priorité pour les Européens doit être de restaurer la confiance des consommateurs et des investisseurs dans la capacité des Etats à faire face à leurs importants déficits et dettes.

Dans un même mouvement, il estime d'ailleurs que le risque d'une nouvelle récession est "très faible" et que l'économie réelle se reprend en Europe.

"C'est encore un rebond progressif et modéré mais il se renforcera dans le courant de l'année et nous devrions avoir un environnement plutôt fort l'année prochaine", dit-il, tout en reconnaissant que plusieurs Etats membres de l'UE - Espagne, Portugal, Grèce - continuent de faire face à des situations particulièrement "précaires".

SYSTÈME BANCAIRE SOLIDE

Enfin, concernant les stress tests sur les grandes banques européennes, il se dit confiant dans le fait que l'exercice permettra de démontrer la solidité du secteur bancaire européen.

"Mon point de vue, c'est que de manière générale le secteur bancaire européen est plus résistant que certains le conçoivent. Et dans le cas de poches de vulnérabilité, alors nous avons des fonds de stabilisation nationaux et européens disponibles pour faire face aux risques de recapitalisations", indique-t-il.

Jeudi dernier, lors du sommet européen, les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept avaient décidé de mener une seconde vague de tests de résistance et de publier les résultats banque par banque vers la mi-juillet.

Il s'est aussi dit confiant dans le fait que la Slovaquie, dont la nouvelle coalition gouvernementale a fait planer des doutes sur sa volonté de parapher l'accord sur la Facilité européenne de stabilité financière de 750 milliards d'euros, finisse par s'exécuter.

"Il y a eu des contacts entre les leaders slovaques et les leaders européens et j'ai l'impression que le message politique a été reçu à Bratislava", a-t-il estimé.

Enfin, Olli Rehn s'est félicité de la décision chinoise le week-end dernier de redonner une certaine flexibilité au yen mais il a indiqué que la mise en oeuvre de cette décision devrait bénéficier à l'économie chinoise et réduire les déséquilibres mondiaux.

"Je pense que les autorités chinoises sont au courant des besoins de l'économie chinoise qui, selon moi, coïncident avec les besoins de l'économie mondiale", a-t-il dit.

Julien Toyer, avec Marcin Grajewski et Ilona Wissenbach, édité par Nicolas Delame