par Khalid Abdelaziz, Nafisa Eltahir et Humeyra Pamuk

KHARTOUM, 18 avril (Reuters) - L'armée soudanaise et le groupe paramilitaire qu'elle affronte depuis samedi, notamment dans la capitale Khartoum, ont accepté la mise en place d'un cessez-le-feu de 24 heures à partir de mardi soir.

Les affrontements entre les unités de l'armée fidèles au général Abdel Fattah el Bourhan et les Forces de réaction rapide (FSR), jusque-là alliées, ont fait au moins 185 morts et plus de 1.800 blessés, selon l'émissaire de l'Onu au Soudan, qui a alerté sur le risque d'une grave crise humanitaire susceptible de faire s'effondrer le système de santé du pays.

Le cessez-le-feu démarrera à 18h00 (16h00 GMT) et ne durera pas plus de 24 heures, a déclaré le général Shams Al Din Kabashi, membre du Conseil de souveraineté de transition, sur la chaîne de télévision al Arabiya.

Tôt mardi, des coups de feu ont été entendus à Khartoum, accompagnés du vrombissement d'avions de combat et d'explosions. Les habitants des villes voisines d'Omdurman et de Bahri ont fait état de frappes aériennes qui ont ébranlé les bâtiments et de tirs antiaériens.

Les combats ont également fait rage dans l'ouest du pays, selon les Nations unies.

Un convoi américain a été attaqué sans faire de victimes, a indiqué le secrétaire d'Etat, Antony Blinken. Les premiers rapports suggèrent que l'attaque a été menée par des forces associées aux FSR, a-t-il déclaré.

S'exprimant du Japon, où il était présent pour une réunion du G7, Antony Blinken a dit avoir téléphoné au général Abdel Fattah el Bourhan ainsi qu'au chef des FSR, le général Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de "Hemedti" pour demander un cessez-le-feu de 24 heures.

Dans un message sur Twitter, Hemedti a indiqué avoir "discuté de questions urgentes" avec Antony Blinken et précisé que d'autres entretiens étaient prévus.

Un précédent cessez-le-feu, convenu pour dimanche, n'avait pas été entièrement respecté.

(Reportage Khalid Abdelaziz à Khartoum, Nafisa Eltahir et Hatem Maher au Caire, Humeyra Pamuk à Tokyo et Claudia Tanos à Dubai; rédigé par Frank Jack Daniel; Blandine Hénault pour la version française)