Les pays de l'UE et le Parlement européen négocient cette année une série de mesures vertes, notamment une refonte du marché du carbone de l'UE, une interdiction des nouvelles voitures à moteur à combustion en 2035 et des objectifs plus élevés pour développer les énergies renouvelables.

Les propositions sont conçues pour réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de l'UE de 55 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Mais leurs liens avec la sécurité énergétique ont été mis en lumière alors que le bloc cherche à mettre fin à sa dépendance aux carburants russes d'ici 2027 - en partie grâce aux énergies renouvelables et aux économies d'énergie - en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

"Le moment est venu d'être audacieux et d'avancer avec détermination dans la transition verte. Tout retard ou toute hésitation ne fera que prolonger notre dépendance énergétique", ont déclaré 11 pays de l'UE dans une déclaration commune, vue par Reuters et qui devrait être publiée jeudi.

"Les négociations sur le paquet doivent donc être accélérées et les ambitions renforcées", ont-ils ajouté, exhortant les pays à se rallier aux propositions.

La déclaration était dirigée par le Danemark et signée par l'Autriche, l'Allemagne, l'Espagne, la Finlande, l'Irlande, le Luxembourg, la Lettonie, les Pays-Bas, la Suède et la Slovénie.

Le ministre danois du climat, Dan Jorgensen, a déclaré que les pays appelaient à une "voie verte vers l'indépendance énergétique de l'UE vis-à-vis des combustibles fossiles russes dès que possible."

Tous les pays ne sont pas d'accord. Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, a déclaré mercredi que l'UE devrait suspendre son marché du carbone, principal outil de réduction des émissions du bloc, en réponse aux prix élevés de l'énergie. La Pologne a déclaré que les négociations sur le climat devraient être interrompues pour évaluer l'impact de la guerre.

La Russie fournit 40 % du gaz de l'Europe. Les 11 pays ont déclaré que la course au remplacement de ce gaz par du gaz non russe doit éviter de verrouiller les émissions, et garantir que l'UE reste sur la voie de l'élimination de ses émissions nettes d'ici 2050.

Bruxelles s'attend à ce que les propositions climatiques, si elles sont approuvées, réduisent la consommation de gaz de l'UE de 30 % d'ici à 2030. Une expansion plus rapide des énergies renouvelables et des économies d'énergie pourrait également contribuer à réduire les factures d'énergie, qui ont grimpé en flèche en raison des prix élevés du gaz ces derniers mois.