LONDRES, 7 janvier (Reuters) - En visite mercredi à Londres, la chancelière allemande Angela Merkel ne devrait pas faire de cadeau au Premier ministre britannique David Cameron qui espère pourtant obtenir son soutien sur le contrôle de l'immigration au sein de l'Union européenne (UE).

Sous pression des eurosceptiques du Parti de l'indépendance (Ukip) et de l'aile droite de son propre parti conservateur à l'approche des élections législatives du mois de mai, David Cameron entend soulever la question de la réforme de l'UE à l'occasion de son entretien avec Angela Merkel consacré à la présidence du G7.

L'Ukip et certains conservateurs accusent notamment les immigrants originaires des pays plus pauvres d'Europe centrale et orientale de tirer les salaires à la baisse et de profiter indûment des prestations sociales britanniques.

Pour rassurer les électeurs britanniques, le Premier ministre s'est engagé à renégocier les liens entre Londres et Bruxelles avant la tenue d'un référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE d'ici à fin 2017 si les Torries sont encore au pouvoir.

Mais si Angela Merkel se montre favorable à un durcissement de la lutte contre les cas d'abus de prestations sociales par les immigrants, un de ses alliés politiques a prévenu qu'elle n'a aucune intention de revenir sur la libre-circulation des travailleurs au sein du bloc des Vingt-Huit.

"Quand Merkel s'est rendue à Londres l'an dernier, il y avait aussi des spéculations sur le fait qu'elle allait appuyer les demandes du Premier ministre britannique sur la réforme des Traités européens. Cela n'avait pas été le cas à l'époque et ça ne le sera certainement pas cette fois-ci", a prévenu Gunther Krichbaum, président de la commission des Affaires européennes du Parlement allemand.

"Cameron est dans une position très difficile et il subit de fortes pressions au sein de son propre parti. Mais il s'est mis tout seul dans cette situation en s'alignant sur les demandes de l'Ukip", a ajouté Gunther Krichbaum, membre de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière.

Angela Merkel est aussi confrontée à une montée du parti eurosceptique AfD mais contrairement à David Cameron, elle a choisi jusqu'à présent d'ignorer cette menace en restant fidèle à ses convictions.

"Nous avons le sentiment que (les Britanniques) font trop de concessions aux eurosceptiques. Nous avons le même problème en Allemagne et nous avons pu constater qu'à chaque fois que nous voulons leur faire une concession, ils en demandent davantage", a expliqué un haut responsable allemand sous le sceau de l'anonymat. (Kylie MacLellan; Tangi Salaün pour le service français) )