LE BOURGET, Seine-Saint-Denis, 22 janvier (Reuters) - François Hollande a annoncé dimanche qu'il proposerait à ses partenaires européens un nouveau pacte de croissance et à l'Allemagne un nouveau traité d'amitié afin de rééquilibrer la relation s'il est élu président en mai prochain.

Le candidat socialiste à l'élection présidentielle a estimé lors de son premier grand discours de campagne au Bourget (Seine-Saint-Denis) que les accords passés le 9 décembre dernier par les dirigeants européens mèneraient "à une austérité sans fin" qui ne permettra pas de sortir de la crise européenne.

"La zone euro se défait sous nos yeux", a-t-il dit. "La grandeur de la France ne doit pas être séparée de la force de l'Europe."

Une fois élu, il proposera donc de renégocier les accords du 9 décembre et de rédiger une "pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance".

Il s'agit de donner à l'Union européenne des "instruments pour dominer la finance", de permettre à la Banque centrale européenne d'être le prêteur en dernier ressort des Etats et de lancer des euro-obligations pour mutualiser la dette.

Il entend obtenir une parité juste de l'euro par rapport au dollar et de la Chine qu'elle change sa politique monétaire.

"Je n'accepterai pas que la monnaie chinoise soit encore inconvertible", a-t-il expliqué.

Pour changer l'Europe, il faut renouveler la relation franco-allemande en rédigeant un nouveau traité de l'Elysée.

"C'est la vocation de la France de la construire avec l'Allemagne et avec les pays qui voudront nous accompagner", a-t-il dit.

"Je proposerai donc à nos amis allemands une nouvelle relation" où il sera demandé des "efforts de solidarité" aux Allemands, la France s'engageant pour sa part à faire preuve de "sérieux" dans sa gestion des finances publiques. (Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)