par Angela Moon

Wall Street a conclu vendredi sa troisième semaine consécutive de hausse. L'indice S&P 500 a gagné 6,8% depuis le début de l'année, et plus de 20% lors des six derniers mois.

"Je n'ai jamais vu un marché pareil", constatait vendredi Paul Mendelsohn, responsable des investissements chez Windham Financial Services.

"Tous les indicateurs techniques et quantitatifs que j'observe montrent que ce marché est à un niveau extrême; d'où qu'on parte en matinée, il y a toujours des acheteurs".

Le schéma suivant lequel les valeurs entament la séance en retrait avant de s'apprécier dans l'après-midi persiste depuis plusieurs semaines et les petites baisses ponctuelles sont interprétées par les investisseurs comme des raisons d'acheter.

L'anxiété n'est cependant pas absente des marchés, comme en témoigne le volume d'activité exceptionnellement faible ces dernières séances ou la hausse, sur l'ensemble de la semaine, de l'indice CBOE de la volatilité.

"LE MARCHÉ EST FATIGUÉ"

Cette mesure, considérée comme "l'indice de la peur", évolue d'ordinaire en sens inverse du S&P 500 et sa hausse implique d'habitude baisse de la Bourse.

Vendredi, il a clôturé à 16,43, en hausse de 4,7% sur la semaine. Ce niveau, qui reste historiquement bas, s'est toutefois nettement élevé par rapport aux derniers mois, ce qui pourrait augurer de turbulences à Wall Street.

Le rally des dernières semaines a principalement été alimenté par l'argent déversé sur des actifs plus risqués comme les actions au dernier trimestre 2010, après l'assurance donnée par la Réserve fédérale que les taux d'intérêt resteraient bas.

"Avec un tel élan sur le marché, nous devrions assister à de petites consolidations à la marge la semaine prochaine, mais rien de plus", prévoyait Ryan Detrick, analyste chez Schaeffer's Investment Research.

Vendredi, environ 7,13 milliards d'actions ont été échangées sur le New York Stock Exchange, le NYSE Amex et le Nasdaq combinés, contre une moyenne quotidienne estimée à 8,47 milliards sur l'année 2010.

Cette semaine, le nombre d'actions échangées chaque jour est resté aux alentours de 7 milliards. Les deux volumes les plus faibles de l'année ont été enregistrés cette semaine, avec 6,6 milliards lundi et 6,7 milliards jeudi.

"C'est un signe que le marché est fatigué et si les volumes n'augmentent pas", le niveau d'anxiété des investisseurs restera élevé, a estimé Ryan Detrick.

Les échanges reprennent mardi à Wall Street, la journée de lundi étant fériée aux Etats-Unis à l'occasion du Jour des Présidents.

Les marchés attendront notamment, vendredi, les chiffres du produit intérieur brut américain du quatrième trimestre, ainsi que de nombreux indicateurs immobiliers au fil de la semaine.

Les résultats des géants de la distribution que sont Wal-Mart et Macy's sont également attendus.

Sur les 413 entreprises du S&P 500 à avoir publié leurs trimestriels, 71% ont dépassé le consensus de Wall Street.

Gregory Schwartz pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat