RIGA, 21 mars (Reuters) - La Lettonie, pays membre de l'Union européenne candidat à l'entrée dans la zone euro et dont les banques abritent déjà d'importants dépôts russes, ne se voit pas prendre le relais de Chypre, dont le secteur financier gorgé de capitaux russes est menacé d'effondrement.

Le tiers de la population de la Lettonie, l'une des trois anciennes républiques baltes de l'URSS, parle russe et les banques du pays constituent depuis la chute du communisme un havre financier pour certaines fortunes du grand voisin russe.

L'Union européenne a sommé jeudi Chypre de hâter le pas pour trouver une solution à sa crise financière, faute de quoi les banques locales risqueront l'asphyxie dès lundi. (voir )

Kristaps Zakulis, directeur de l'agence nationale de régulation bancaire FKTK, ne s'attend cependant pas à un afflux de capitaux russes qui serait provoqué par la crise chypriote.

"L'hypothèse de l'arrivée dans les jours prochains de grandes quantités d'argent venant de sources inconnues dans le secteur financier letton n'a aucun fondement", a-t-il estimé jeudi dans un communiqué.

"De la même façon, il n'est pas vrai que la Lettonie puisse devenir une Chypre bis, car la taille des secteurs financiers de de nos deux pays et leur importance dans l'économie sont très différentes", a-t-il ajouté.

La Lettonie, qui espère pouvoir adopter l'euro dès l'an prochain, a connu de graves difficultés après la crise financière mondiale de 2008 et commence à s'en relever après avoir reçu l'aide du Fonds monétaire international et de l'Union européenne.

Les autorités affirment que les banques du pays détentrices de fonds venant de non-résidents sont étroitement surveillées. (Aleks Tapinsh, avec Patrick Lannin, Pascal Liétout pour le service français)