Depuis 2 ans, les valeurs refuges ont la côte et c’est peu de le dire … L’argent en est l’exemple puisque ses prix ont augmenté de plus de 140% en 2 ans et retrouvent leur niveau de 1980. 30 ans que les opérateurs n’ont pas vu ça et le mouvement est peut être loin d’être terminé.

Dans un contexte d’incertitude qui pèse sur l’économie mondiale depuis de nombreux mois, les opérateurs et investisseurs se tournent vers des valeurs dites « refuges ». Il existe quelques supports parmi le marché actions mais ce sont surtout l’or et le dollar qui sont les premiers actifs à être très prisés dans ces moments là. Il suffit pour cela de faire un flashback sur les évènements qui ont marqué notre histoire que ce soit la crise internet en 2000, la bulle immobilière en 2006 ou plus récemment la faillite de Lehman Brothers. Dans tous les cas, le dollar et l’or ont bien joué leur rôle.
Mais depuis quelques mois, un autre phénomène accentue le rôle de refuge des métaux précieux … la baisse du dollar. En effet, l’économie américaine semble avoir plus de mal à repartir comme l’indiquent les derniers chiffres macro-économiques par rapport à ceux de la zone Euro. Ce facteur est donc favorable aux métaux précieux qui sont libellés en dollars. Plus le billet vert baisse, plus le prix de l’or s’apprécie et d’autant plus lorsque les investisseurs ne sont pas assez confiants pour revenir vers des actifs plus risqués telles que les actions : c’est l’aversion au risque.

Et l’or n’est finalement pas le seul à profiter de ce contexte. Un autre métal évolue dans le sillage de cet actif très prisé en ce moment : l’argent. On l’appelle d’ailleurs très communément « l’or du pauvre ». Les cours reflètent parfaitement cette dénomination puisque pendant que le métal jaune s’envolait de plus de 85%, le métal blanc a quant à lui progressé de plus de 140% depuis les plus bas de 2008 ! En effet, il évolue dans le sillage de l’or depuis toujours mais les prix sont beaucoup plus volatils à l’image de cette flambée nettement amplifiée. Certains ajouteront que cette hausse est également due à l’achat massif au second trimestre du premier pays consommateur d’or et d’argent : l’Inde. Attention, il faut considérer la hausse des prix de ces deux métaux comme un mouvement de fond et non comme un phénomène lié à l’achat de bijoux lors de fêtes qui n’a finalement aucun impact sur la situation d’une économie mondiale beaucoup plus complexe.

Tant que l’incertitude pèsera sur les marchés, l’or et dans son sillage, l’argent, poursuivront leur envolée contre vents et marées. Dans le cas où la réserve fédérale effectuerait une nouvelle injection de liquidité, cela impliquerait à fortiori une dévaluation du dollar… à la faveur des actifs libellés en dollars comme l’or et l’argent. Au contraire, une reprise de l’activité serait synonyme d’inflation et de hausse des prix… encore une fois à la faveur des métaux précieux.
L’argent ne serait-il donc pas qu’un « simple » refuge mais un investissement sûr ?
Personne ne peut caractériser un actif comme tel mais pourtant les arguments ne plaident pas en faveur d’un retournement imminent des prix de l’or et de l’argent. Au contraire, on pourrait même revoir les prix de l’argent vers ses plus hauts historiques à 49.50 dollars l'once. Un objectif ambitieux mais qui démontre finalement que le potentiel est encore bien loin d’être épuisé.