par Jonathan Cable

Selon 250 économistes interrogés entre le 10 et le 16 juin, le rythme de la croissance des Etats-Unis s'éloigne de plus en plus de celui de la zone euro et de la Grande-Bretagne. Il surpasse également celui du Japon.

L'économie de la zone euro devrait progresser d'un poussif 1,1% cette année et de 1,4% l'année prochaine et la Grande-Bretagne emprunte un chemin semblable avec une croissance de 1,1% attendue cette année. Pour 2011, en revanche, les prévisions sont plus optimistes et prédisent une hausse de 2,1%.

"Les signes d'un fort rebond sont absents de manière remarquable", a commenté Christoph Weil de Commerzbank.

"Cet été, l'économie de la zone euro va progresser sensiblement plus lentement, la crise de la dette souveraine dans les pays périphériques va peser encore plus lourd."

Les monnaies de la zone euro et la Grande-Bretagne ont été fortement attaquées en raison des craintes pesant sur leur endettement, tandis que les inquiétudes entourant un déficit proche de 11% du PIB ont accentué la pression sur la livre.

La situation de l'économie japonaise n'est quant à elle pas si morose et les économistes lui prédisent une croissance de 2,5% au cours de l'exercice fiscal à mars 2011, à la faveur d'exportations solides.

Mais cette performance est inférieure, de loin, à la performance attendue aux Etats-Unis où le PIB devrait progresser en moyenne de 3,2% en 2010.

A l'exception des Etats-Unis, toutes ces régions ont donc vu leurs prévisions 2011 abaissées. Elles ont toutefois été relevées pour 2010 pour les Etats-Unis, le Japon et la zone euro.

"Nos prévisions n'ont été que faiblement dégradées en raison de la lenteur de la contagion de la crise de la dette européenne. Des révisions plus importantes reposeront sur la durée et la sévérité des inquiétudes sur la dette souveraine", a déclaré Ellen Zentner, économiste de Bank of Tokyo-Mitsubishi.

La reprise économique mondiale semble cependant acquise. Les économistes estiment qu'il n'y a qu'une chance sur quatre qu'elle soit remise en question par une récession en "W" dans la zone euro et la Grande-Bretagne. Le risque tombe à 20% au Japon et à 15 aux Etats-Unis.

L'archipel nippon doit de son côté lutter contre un autre phénomène, celui de la déflation.

Selon les économistes, le Japon devrait en sortir au terme du prochain exercice fiscal qui s'achève en mars 2012.

En Grande-Bretagne, la menace inflationniste devrait quant à elle s'apaiser en 2011.

La hausse des prix est prévue à +1,4% aux Etats-Unis et à +1,5% dans la zone euro.

Depuis le début de la crise, les banques centrales ont abaissé leurs taux d'intervention à des plus bas records, la Banque d'Angleterre et la Banque centrale européenne ne devraient pas toucher au loyer de l'argent avant l'année prochaine.

Un relèvement à 0,5% au taux d'intérêt de la Fed n'est quant à lui pas attendu avant l'année prochaine, plus tard que ce que prédisait la dernière enquête Reuters.

Nicolas Delame pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten