par Grant McCool

Irving Picard, l'administrateur judiciaire de Bernard L. Madoff Investment Securities (BLMIS), réclame 19,6 milliards de dommages-intérêts (14,8 milliards d'euros) à Sonja Kohn, à la banque qu'elle a fondée, ainsi qu'à la banque italienne Unicredit, à sa filiale Bank Austria, et à 53 autres personnes et entités.

Irving Picard a déposé des plaintes en rafale ces dernières semaines pour des considérations de délais légaux.

Mercredi, il a déposé un recours contre sept banques, dont la française Natixis, portant sur un total de plus d'un milliard de dollars.

Bernard Madoff, 72 ans, a été condamné à 150 années de prison pour avoir orchestré une escroquerie d'ampleur internationale, dite pyramide ou montage de Ponzi, selon lequel l'argent des derniers investisseurs arrivés servait à rémunérer les premiers.

"ÂME SOEUR CRIMINELLE"

"En Sonja Kohn, Madoff a trouvé une âme soeur criminelle, dont l'avidité et l'inventivité malhonnête égalaient la sienne", déclare Irving Picard dans un communiqué après avoir déposé sa plainte devant le tribunal des faillites de New York.

Bernard Madoff a déclaré avoir agi seul, mais des plaintes ont été déposées au pénal aux Etats-Unis contre sept autres personnes.

Le montant chiffré par le liquidateur dans le dossier Kohn est le plus important de tous ceux qu'il a réclamé dans ses efforts pour tenter de récupérer l'argent déposé chez Madoff et rembourser des milliers d'investisseurs floués.

Selon la plainte de 161 pages, la moitié environ de l'argent détourné via la pyramide de Ponzi, 9,1 milliards de dollars sur 19,6 milliards estimés, est directement attribuable à Sonja Kohn, sa famille et un enchevêtrement de fonds et de banques en Autriche, Italie et ailleurs.

"Depuis plus de 20 ans, Kohn a organisé un vaste montage illégal pour exploiter sa relation privilégiée avec Madoff pour drainer plus de 9,1 milliards de dollars d'argent d'autres personnes dans son montage de Ponzi", lit-on dans le recours.

"Le montage illégal a enrichi Kohn, sa famille et des dizaines d'autres individus et entités, dont les plus grosses banques en Autriche et en Italie, aux dépens des biens du BLMIS et sur le dos des victimes de Madoff", lit-on encore.

"Compte tenu de l'étendue du montage Ponzi de Madoff, de la nature trompeuse des accusés et de la structure délibérément byzantine de Medici Enterprise, nous pensons que seront révélées encore plus d'informations relatives à l'ampleur réelle de cette entreprise criminelle", ajoute-t-il.

Danielle Rouquié pour le service français