Bien que les recettes de l'Etat stagnent et soient en deça des objectifs, le gouvernement est bien parti pour atteindre ses objectifs en matière de réduction des déficits et ses efforts vont rassurer les marchés internationaux, a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Salonique, où il assistait à une foire commerciale annuelle.

"Une restructuration de la dette serait catastrophique pour l'économie, pour notre crédibilité ainsi que pour notre avenir", a-t-il ajouté. "On parlerait alors d'effondrement de notre système bancaire, ce serait une tragédie pour les ménages. Nous n'évoquons même pas une telle hypothèse".

La Grèce doit ramener son déficit budgétaire à 8,1% du PIB cette année, contre 13,6% en 2009, pour se conformer à ses engagements dans le cadre d'un plan de renflouement de 110 milliards d'euros du FMI et de l'Union européenne.

Les mesures d'austérité - les impôts ont été augmentés alors même que les salaires et retraités de la fonction publique étaient diminués - ont des retombées négatives sur les rentrées d'argent dans les caisses de l'Etat ainsi que sur l'activité économique, ce qui plonge un peu plus la Grèce dans la récession. Les prévisionnistes tablent sur une baisse de 4% du PIB cette année.

Papandréou a reconnu que les recettes de l'Etat avaient diminué cette année de l'ordre de 1,5 milliard d'euros, mais il a fait part de son espoir de voir les objectifs annuels atteints sans devoir prendre de mesures supplémentaires.

"Au rythme où nous progressons et avec les mesures que nous avons déjà prises, nous avons bon espoir d'atteindre l'objectif fixé pour 2010, et ce ne sera pas rien", a dit Papandréou.

Samedi, dans un discours prononcé à Salonique, il avait eu des propos tranchants: "Nous luttons pour la survie de la Grèce. Soit nous gagnons ensemble, soit nous sombrons ensemble".

Au même moment, 20.000 manifestants défilaient à travers cette ville du Nord pour dénoncer les mesures d'austérité. Quelques centaines de jeunes ont rompu les rangs pour provoquer les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour les repousser. Les heurts n'ont toutefois duré que quelques minutes.

Harry Papachristou, Jean-Philippe Lefief et Eric Faye pour le service français