(Actualisé avec citations)

PARIS, 26 mars (Reuters) - La garantie des dépôts bancaires doit être un principe absolu dans la résolution des crises financières, ont déclaré mardi François Hollande et Mariano Rajoy, tous deux opposés à ce que le plan de sauvetage de Chypre crée un précédent.

"La garantie des dépôts bancaires doit être un principe absolu, irrévocable", a dit le président français, lors d'une conférence de presse commune avec le chef du gouvernement espagnol à Paris.

François Hollande a répété la position française selon laquelle le sauvetage de Chypre était "spécifique, unique, exceptionnel" du fait de l'hypertrophie de son secteur bancaire et qu'il n'avait donc pas vocation à servir de modèle.

Des voix plaident à Bruxelles pour qu'une nouvelle directive européenne prévoit la mise à contribution des dépôts bancaires de plus de 100.000 euros en cas de sauvetage d'une banque, une disposition controversée du plan européen de 10 milliards d'euros pour éviter le défaut de paiement à Chypre.

L'Espagne, qui plaide pour que ses banques en difficulté soient directement recapitalisées par les fonds européens, a dit qu'elle s'opposerait à ce qu'une telle disposition figure dans les textes européens.

"Les recapitalisations bancaires doivent se faire comme cela est prévu à travers le MES (Mécanisme européen de stabilité) et je ne serai pas favorable à une directive qui dit que les plans de recapitalisation des banques doivent se faire à travers les dépôts des épargnants", a promis l'Espagnol, soutenu par son hôte français.

"Ceux qui mettent de l'argent dans les banques dans la zone euro ont une garantie sur les fonds qu'ils ont déposés, c'est un principe qui doit être respecté parce que il est le principe qui donne confiance et qui fonde l'union bancaire", a dit le président français.

A Chypre, le président de la première banque de l'île a remis sa démission mardi et plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Nicosie, où les banques sont restées fermées pour le 11e jour consécutif au lendemain d'un plan de sauvetage qui s'annonce lourd de conséquences économiques.

Les agences bancaires ne rouvriront que jeudi et toutes les transactions financières resteront ensuite strictement encadrées pour empêcher une fuite des capitaux. (Julien Ponthus et Elizabeth Pineau, édité par Gérard Bon)