* La Grèce n'obtiendra que "quelques semaines" de plus-Fekter

* Le sauvetage des banques espagnoles coûtera moins que E100 mds -Fekter

* Athènes dit qu'aucune proposition précise n'est sur la table

VIENNE, 16 septembre (Reuters) - La Grèce pourra disposer "de quelques semaines" de plus pour faire face aux exigences qui lui ont été fixées dans le cadre de son plan de sauvegarde international, mais elle n'obtiendra pas plus d'argent, a déclaré la ministre autrichienne des Finances Maria Fekter dans un entretien à la presse publié dimanche.

Elle a ajouté qu'il était probable que l'Espagne aurait besoin de nettement moins que les 100 milliards d'euros maximum initialement prévus pour le sauvetage de son secteur bancaire.

L'idée d'accorder à Athènes deux ou trois années de plus pour respecter ses engagements de déficits est clairement écartée, a-t-elle précisé au journal autrichien Der Standard.

"On donnera (à la Grèce) quelques semaines de plus", a-t-elle dit. "Il n'est question que d'un court délai."

Interrogée par le journal autrichien Österreich pour savoir si Athènes obtiendrait un délai supplémentaire, elle a dit: "Oui. Nous attendons encore le rapport de la "troïka" et la Grèce doit encore lancer un certain nombre de choses, mais nous lui accorderons un délai qui sera neutre en termes de coûts."

Elle n'a donné aucun détail. Son porte-parole s'est contenté de préciser que les discussions portaient sur la façon d'accorder à Athènes plus de temps pour atteindre ses objectifs, sans que cela ne requiert des fonds supplémentaires.

A Athènes, un responsable du ministère des Finances grec a déclaré qu'aucune proposition précise n'était ressortie de la réunion de l'Eurogroupe quant à la façon de financer un report des échéances en matière de réduction des déficits du pays.

Maria Fekter faisait référence à un rapport en cours de la "troïka" composée de la Commission européenne, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne concernant l'avancée de conditions fixées dans le cadre de son plan de sauvetage de 130 milliards d'euros.

DÉCISION 2E QUINZAINE D'OCTOBRE

La ministre autrichienne avait déjà déclaré la semaine dernière à Chypre que la Grèce pourrait bénéficier d'un délai supplémentaire pour atteindre ses objectifs budgétaires, mais pas de plus d'argent. (voir )

Des responsables européens ont indiqué à Reuters que la Grèce était très en retard dans son programme de réduction de sa dette mais, qu'ayant fait de gros efforts pour sortir l'Espagne et l'Italie de l'impasse, cela n'aurait pas de sens de plonger la Grèce dans la faillite et la zone euro dans le chaos.

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a aussi jugé que cela valait la peine d'envisager d'accorder un délai à la Grèce pour respecter les conditions qui sont exigées d'elle par ses créanciers internationaux, ainsi qu'Athènes le demande.

Les créanciers internationaux devraient prendre une décision définitive concernant le programme de financement révisé de la Grèce au cours de la seconde moitié du mois d'octobre, a indiqué le ministre des Finances grec Yannis Stournaras.

Le second plan de sauvetage de la Grèce prévoit un retour du pays sur les marchés internationaux d'ici 2015, mais avec deux élections législatives en mai et juin, le pays a pris du retard dans ses réformes. L'aggravation de la récession est également un obstacle pour atteindre ses objectifs, qui incluent notamment que le pays ait un excédent primaire de 4,5% du PIB en 2014. (Michael Shields in Vienna and Harry Papachristou in Athens, Juliette Rouillon pour le service français.)