(Actualisé avec Hollande sur TF1)

LE BOURGET, Seine-Saint-Denis, 22 janvier (Reuters) - "Mon véritable adversaire, c'est la finance", a déclaré dimanche François Hollande, qui a promis, s'il est élu, de faire voter une loi séparant les activités de dépôt et d'investissement des banques, l'encadrement des bonus et la fin des stock-options.

"Mon véritable adversaire, il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la finance", a déclaré le candidat socialiste à l'élection présidentielle lors d'un discours au Bourget, près de Paris.

"Les incantations du 'plus jamais ça' sont restées lettre morte", a-t-il ajouté. "Les banques sauvées par nos Etats mangent désormais la main qui les a nourries".

Invité du journal de 20 heures de TF1, le député a expliqué pourquoi il voulait réguler l'activité bancaire.

"Faisons en sorte que les banques qui reçoivent nos dépôts prêtent aux entreprises, aux particuliers, mais prenons garde que les banques ne spéculent pas avec l'argent que nous leur mettons à disposition par notre épargne et par nos dépôts", a-t-il dit.

François Hollande demande aussi la fin des stock-options, qui fera l'objet d'une loi.

"Les stock-options, je considère qu'elles n'ont aucune légitimité. Donc elles n'auront aucune légalité et une loi viendra en terminer, sauf pour les entreprises qui naissent", a-t-il expliqué.

Sous sa présidence, les bonus devraient en outre être encadrés.

"Comment peut-on en France, pays de l'égalité, accepter que (...) ceux qui s'enrichissent en dormant laissent les autres, ceux qui travaillent, être dans la peine ou dans l'inquiétude ?", a-t-il demandé sur TF1.

Parmi les autres propositions du candidat figure la création, avec d'autres pays européens, d'une taxe sur les transactions financières.

Pour développer l'activité industrielle, François Hollande propose la création d'une Banque publique d'investissement et l'ouverture d'un Livret d'épargne pour l'industrie.

Au chapitre fiscal, il suggère la création d'une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu à 45% pour les personnes gagnant plus de 150.000 euros par an.

Aux yeux du candidat socialiste, le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qu'il n'a cité ni au Bourget ni sur TF1, a été celui de la "dégradation".

"Commencé dans la virevolte, ce quinquennat finit dans la tourmente", a-t-il estimé. (Elizabeth Pineau, édité par Gérard Bon)