Washington (awp/afp) - Plusieurs dirigeants de la banque centrale américaine (Fed) ont exprimé leur réticence à augmenter les taux directeurs en avril face aux "risques" posés par la faible croissance mondiale, selon les minutes de leur dernière réunion publiées mercredi.

Ils "ont exprimé leur inquiétude qu'augmenter la fourchette des taux fédéraux dès avril pourrait donner un sentiment d'urgence qu'ils ne jugent pas approprié", indique ce compte-rendu de la réunion de la Fed de la mi-mars à l'issue de laquelle les taux avaient été laissés inchangés entre 0,25% à 0,50%.

Ces membres du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) ont estimé que les "vents contraires" qui freinent la croissance et nécessitent le maintien de taux directeur bas ne devraient se "dissiper que lentement", indiquent les minutes.

Ils appellent dès lors à normaliser la situation monétaire avec "précaution", en ligne avec les orientations de la présidente de la Fed Janet Yellen.

"Quelques" autres responsables ont en revanche estimé qu'une hausse des taux lors de la prochaine réunion du FOMC fin avril serait "justifiée" si les données économiques continuaient de refléter un renforcement supplémentaire du marché du travail américain et une croissance économique modérée.

Si l'économie américaine leur donne globalement satisfaction, le risque pointé quasi-un animent par les membres du FOMC tient au ralentissement de la croissance économique mondiale, plombée notamment par le coup de mou qui frappe la Chine et plusieurs grands autres pays émergents.

La plupart des participants à la réunion de mars voient ainsi "la croissance économique mondiale progresser à un rythme légèrement plus lent que prévu" et en concluent que la progression des exportations américaines et de la demande mondiale s'en trouveront "davantage freinées", indiquent les minutes.

Ces minutes se penchent également brièvement sur un débat lancinant: les banques centrales seront-elles encore en mesure de juguler les prochaines crises ?

Certains membres de la Fed semblent en douter du fait des faibles taux d'intérêts déjà en vigueur dans les principales économiques du globe. "Certains ont souligné que les récentes turbulences sur les marchés constituaient un important rappel que la capacité des banques centrales à contrer des chocs économiques négatifs pourrait être limitée", selon les minutes.

afp/rp