Le platine qui cote sur le « London Platinum and Palladium Market » (LPPM) se caractérise pour son extrême rareté. L’extraction de ce métal précieux ne se réalise que dans des zones géographiques très restreintes de la planète. Plus de 90% de la production se concentre sur deux pays : l’Afrique du Sud (76%) et la Russie (15%). En 2011, 6.4 millions d’onces ont été produites soit 13 fois moins que pour l’or.

Ce métal est surtout utilisé dans l’industrie automobile et notamment pour la fabrication de pots catalytiques de véhicules diesels. Cette utilisation industrielle a absorbé 38% de la production mondiale en 2011. La demande de platine est par conséquent extrêmement liée au contexte conjoncturel. Néanmoins, le platine est de plus en plus remplacé par le palladium, car moins cher et plus facile à trouver. Le secteur de la joaillerie devient également un grand consommateur du platine, en effet les bijoux fabriqués à base de ce métal sont de plus en plus appréciés dans les pays émergents, notamment en Chine et en Inde.

En période de "normalité économique" le platine est échangé avec une prime par rapport à l’or, en raison de sa rareté. Le ratio entre ces deux métaux a toujours été compris dans un range entre 1.6 et 2.4. Depuis 2008, suite à la turbulence économique qu’a engendré une aversion aux risques sur les marches financiers, ce ratio s’est inversé. Cette tendance s’est amplifiée depuis septembre 2011, quand la peur d’une explosion de la dette européenne, a propulsé l’or à son zénith et par conséquent réduit le rapport entre les deux métaux à son plus bas à 0.866. Depuis le platine a rétabli sa tendance naturelle, progressant de 18%, alors que le métal doré s’est stabilisé. Ainsi le ratio est repassé récemment au-dessus du niveau psychologique de 1. La confiance retrouvée pour les actifs à risques pourrait aider réellement le platine à continuer sa surperformance par rapport à l’or sur les prochains mois. Des raisons fondamentales peuvent confirmer son hégémonie. En premier lieu les coûts élevés de production, ensuite, la grève mise en place par les ouvriers de la mine de Rustenburg en Afrique du Sud, une des plus grandes au monde, et qui a fait baisser la production annuelle d’environ 2 %.

Techniquement, en données hebdomadaires la tendance demeure neutre comme en témoignent les moyennes mobiles à 50 et 100 périodes. La zone des 1625 USD constitue un point pivot, à partir duquel peut naitre une nouvelle impulsion qu’elle soit haussière ou baissière.
En données journalières, l’accélération haussière du début de l’année 2012, qui a permis au sous-jacent de progresser d’environ 20%, a trouvé un réel obstacle dans la zone des 1720 USD. Ce blocage a entrainé la mise en place d’une phase de correction confirmant le support des 1615 USD. Depuis les oscillations du platine ont formé un « triangle haussier » (appelé également pennant). Par conséquent il conviendra de surveiller attentivement la sortie haussière du triangle qui ouvrirait la voie à de nouvelles cibles à 1760 USD, puis de manière plus ambitieuse à 1875 USD. Un stop-loss pourrait être fixé sous les 1600 USD, afin de se protéger.