par Pascale Denis et Eva Kuehnen

La société suisse, rachetée en 1991 par l'allemand Beiersdorf, propriétaire de la célèbre crème Nivea, a vu ses ventes reculer de 8% à changes comparables en 2009, à 375 millions de francs suisses (265 millions d'euros), alors que celles de sa maison mère ont limité leur repli à 1% également à changes constants grâce à la relative résistance de ses produits grand public.

"L'année a bien commencé. Nous avons une croissance à deux chiffres pour la marque La Prairie et à un chiffre pour le groupe (...) Nous avons appris à être prudent avec la crise", a indiqué Dirk Trappmann, disant tabler sur une hausse à un chiffre pour l'ensemble de 2010.

La société, dont les best-sellers sont ses crèmes anti-rides au caviar, vendues entre 180 et 300 euros le pot, détient aussi la marque Juvena et les produits pour cheveux Marlies Möller.

La gamme de crèmes au caviar représente environ 20% des ventes du groupe.

Jusqu'en 2008, le segment très haut de gamme des soins de la peau bénéficiait d'une croissance annuelle (7% à 8%) supérieure à celle des produits de luxe légèrement moins chers (4% à 5%), a expliqué le président du groupe.

La seule marque La Prairie, pionnière dans la fabrication de crèmes de grand luxe, a quant à elle connu des taux de croissance encore plus élevés, de plus de 10% par an, pendant les années fastes d'avant la crise financière.

Sur ce segment de prix, elle a pour principaux concurrents La Mer et Clé de Peau Beauté, les marques "premium" de l'américain Estée Lauder et du japonais Shiseido.

En octobre 2008, en pleine crise financière, la société a lancé à New York sa crème Platinum, la première crème à 1.000 dollars le pot.

"Nous avons plus ou moins atteint nos objectif sur ce produit", a indiqué Dirk Trappmann, précisant que sa clientèle avait "assez peu de sensibilité au prix".

La création des produits La Prairie remonte à 1978, "pour quelques riches et célèbres qui séjournaient dans la Clinique La Prairie de Montreux, en Suisse, et qui souhaitaient rapporter un produit chez eux", a raconté Dirk Trappmann.

Il a dit observer "quelques" signes de reprise sur le marché américain, une bonne progression des ventes aux voyageurs (principalement les aéroports) et une progression à deux chiffres en Chine.

"La Chine représente aujourd'hui environ un tiers des ventes que nous faisons aux Etats-Unis. Dans cinq ans, ce marché sera plus important pour nous que le marché américain", a-t-il souligné.

Le groupe réalise environ 22% de ses ventes en Asie, 20% aux Etats-Unis et plus de 50% en Europe.

Edité par Jean-Michel Bélot