La demande mondiale en palladium est attendue en recul de 9%, à 8,89 millions d’onces, selon le rapport publié mardi par Johnson Matthey, leader mondial des industries des platinoïdes. Les besoins du secteur automobile, en forte croissance, sont contrebalancés par une chute de la consommation en joaillerie, et surtout par l’effondrement des investissements. Le marché affiche ainsi un excédent important, de 725.000 onces, avec une production en hausse de 5% et la poursuite des ventes de stocks par l’Etat russe (750.000 onces).

Johnson Matthey prévoit une demande de 5,92 millions d’onces (+6%) dans la filière automobile, la production de véhicules légers augmentant cette année dans toutes les régions, hors Japon, où elle a été touchée par le séisme et le tsunami de mars dernier. L’utilisation accrue du palladium à la place du platine dans les pots catalytiques de véhicules diesel contribue également à cette consommation record, principalement en Europe (+12%). Dans les applications électriques, elle atteint 1,49 million d’onces (+5%), tirée notamment par la fabrication des connecteurs, pour lesquels le palladium a partiellement remplacé l'or, particulièrement cher cette année.

Son usage en dentisterie est stable, à 595.000 onces. Il progresse de 23% dans l’industrie chimique, à 455.000 onces, essentiellement sous l’effet de la demande asiatique. L’usage du palladium en joaillerie s’est en revanche replié de 8%, à 545.000 onces, sous l’influence de la Chine, qui concentre 60% du marché mondial.

Enfin, les investisseurs se sont massivement retirés du marché du palladium cette année, contrairement à 2010 où les ETF (Exchange Traded Funds) avaient connu un succès spectaculaire. La demande d’investissement est ainsi négative à -215.000 onces en 2011, alors qu'elle était positive à plus d'un million d'onces en 2010.