par Pascale Denis

PARIS, 1er octobre (Reuters) - Au cinquième jour des défilés de prêt-à-porter de l'été prochain, Sonia Rykiel a livré samedi une collection ultra-féminine aux tons chauds, tandis que Véronique Leroy a offert un subtil et sensuel hommage aux générations de femmes.

Cheveux lâches et peu apprêtée, l'élégance de la femme Rykiel se niche dans de longues et aériennes jupes de mousseline plissées ivoire, taille basse et fendues très haut sur la cuisse.

Elles s'agrémentent d'un pull de maille "oversize" jaune paille, de débardeurs près du corps et largement échancrés ou, plus emblématique de la marque, d'un jersey à larges rayures aux tons de beige.

La styliste écossaise April Crichton, qui vient d'être nommée directrice artistique du prêt-à-porter, après avoir travaillé pendant des années avec Nathalie Rykiel, présidente de la griffe, a dynamisé la silhouette par des bandeaux noirs, omniprésents, soulignant le buste ou allongeant la jambe.

Parfois un top orangé vient réveiller une palette vouée aux beiges et aux ocres, rouge, jaune ou brun.

"J'ai voulu une collection à la fois dynamique et spontanée, un peu énigmatique et poétique", a déclaré à Reuters April Crichton, en marge du défilé.

L'allure prend un tour plus juvénile avec un ensemble micro-short en maille à carreaux rose pâle ou plus rêveuse avec de longues robes tabliers en coton, la taille abaissée là aussi.

Habillée de longues robes de mousseline, amples et évasées, la silhouette est enveloppée dans de chaudes associations de brique et de beige, ponctuées là aussi de noir.

A l'issue du défilé, auquel assistaient l'humoriste Florence Foresti ou la chanteuse québécoise Carole Laure, sous les armatures de fer surchauffées d'ancien entrepôts du 13e arrondissement, un bouquet de fleurs rouges était offert à Sonia Rykiel, la créatrice de la griffe de Saint-Germain des Prés.

GENERATIONS

Dans le vestiaire de la discrète Véronique Leroy, il n'y a rien d'ostentatoire mais des coupes au cordeau, des tombés irréprochables et, toujours, une subtile mise en valeur des matières.

La styliste d'origine belge a expliqué à Reuters avoir voulu jouer avec les générations de femmes, "à la manière d'un film de Claude Sautet", a-t-elle dit dans un sourire.

Comme dans les repas de famille, entre la tante en brin austère, les mères décontractées et les jeunes filles plus délurées.

Sur les docks de l'Institut français de la mode, délicieusement rafraîchis par la Seine, les modèles défilent en longues et lumineuses jupes de popeline blanche mi-mollets, portées taille basse avec d'impeccables chemises amples, de longues tuniques ou de courtes brassières.

L'austérité d'une robe trapèze sans manches grège est cassée par une brassière superposée à larges motifs de zèbre.

L'imprimé est d'ailleurs largement repris, notamment sur une robe marine et rouge ou des ensembles de mousseline parme et noir.

L'allure bourgeoise d'une jupe crayon crème et taille haute s'encanaille d'un zip largement ouvert sur la jambe.

De très fraîches et courtes robes de maille ajourée, ficelle, rose ou vert pâle viennent couronner un vestiaire très maîtrisé à l'allure faussement classique et à la sourde sensualité. (Edité par Jean-Stéphane Brosse)