Boudé jusqu'au début de l'été, les prix pétroliers ont entamé une marche en avant assez spectaculaire, permettant au cours du baril de passer de la borne basse à la borne haute de son trading range délimité entre 72 et 87 USD. Le prix du Brent a ainsi gagné approximativement 20% en seulement un mois et demi, de quoi susciter des craintes sur l'évolution de l'inflation au sein des économies développées.

Nous l'écrivons régulièrement dans cette chronique : le marché pétrolier est en train de se resserrer et c'est ce resserrement qui se manifeste dans l'évolution récente des prix. L'offre reste comprimée par le strict contrôle de l'OPEP, plus particulièrement, l'Arabie Saoudite, qui mène une politique rigoureuse de manière unilatérale. Le Royaume devrait produire environ 9 millions de barils par jour ce mois-ci (mbj), contre 11 mbj en août 2022. Pour couronner le tout, la Russie aussi ajoute son lot d'incertitudes sur l'équilibre du marché à travers une réduction volontaire de ses exportations de l'ordre de 500.000 barils par jour.

Du côté de la demande, la grande interrogation se situe en Chine, dont le modèle économique se trouve vraisemblablement dans une impasse. Les dernières statistiques macroéconomiques dépeignent une économie chinoise à la peine qui ne parvient pas à se relancer. C'est certainement l'inconnue de l'équation de l'équilibre offre/demande la plus importante puisque la Chine devrait représenter plus de 70% de la croissance de la demande l'année prochaine selon l'Agence internationale de l'énergie. Dit d'une autre manière, si la Chine trébuche, c'est toute la croissance de la demande en pétrole qui partirait en fumée.

L'autre point important à surveiller, c'est qu'une hausse des prix incite les producteurs à produire davantage. A cet égard, l'Agence américaine de l'énergie a revu à la hausse ses prévisions de croissance de la production américaine, qui devrait atteindre 12,8 mbj en 2023 et 13,1 mbj en 2024.

Graphiquement, le cours du Brent évolue à proximité de la borne haute de son trading range. Une consolidation pourrait se mettre en place au sein de ce dernier.