La Chine a exprimé son mécontentement mercredi face à la demande de l'Union européenne d'engager dans un délai "très court" des consultations sur l'enquête de l'UE concernant les subventions accordées aux véhicules électriques.

Ces remarques ont été formulées alors que la Commission européenne a officiellement lancé l'enquête sur l'opportunité de fixer des droits de douane pour protéger ses producteurs d'un "déluge" d'importations de véhicules électriques (VE) chinois moins chers qui, selon elle, bénéficient de subventions d'État.

Toutefois, la Chine est "très insatisfaite" de l'enquête anti-subventions, car elle manque de preuves adéquates et n'est pas conforme aux règles de l'Organisation mondiale du commerce, a déclaré le ministère chinois du commerce dans un communiqué.

La Chine n'a pas reçu les documents de consultation adéquats, a-t-il ajouté, et elle suivra de près les procédures d'enquête de la Commission afin de sauvegarder les droits et les intérêts de ses entreprises.

La Chine a également exhorté l'Union européenne à préserver la stabilité de la chaîne d'approvisionnement mondiale et le partenariat stratégique entre les deux parties, tout en appliquant "prudemment" les mesures correctives commerciales.

L'ouverture officielle de l'enquête de l'UE a été annoncée dans le journal officiel de l'Union, qui a précisé que la Chine avait été invitée à des consultations, sans toutefois donner de calendrier.

Les informations recueillies par la Commission tendent à montrer que les producteurs chinois bénéficient de subventions au détriment de l'industrie européenne.

Ces subventions se présentent sous la forme de dons, de prêts accordés par des banques publiques à des conditions préférentielles, de réductions d'impôts, de rabais et d'exonérations, ainsi que de la fourniture par l'État de biens ou de services, tels que des matières premières et des composants, à des prix inférieurs à ceux pratiqués dans d'autres pays.

Les subventions ont permis une augmentation rapide des importations bon marché dans l'Union européenne, et la surcapacité attendue en Chine devrait entraîner de nouvelles augmentations dans un avenir proche.

La Commission européenne a déclaré que la part de la Chine dans les VE vendus en Europe est passée à 8 % et pourrait atteindre 15 % en 2025.

Le journal a conseillé à toutes les parties souhaitant une audience d'en faire la demande dans les 15 jours, et a fixé un délai de 37 jours pour recevoir les commentaires. (Reportage de Chen Aizhu et Philip Blenkinsop ; Rédaction de Christian Schmollinger et Clarence Fernandez)