AMMAN, Jordanie, 31 mai (Reuters) - L'héritier du trône de Jordanie se mariera jeudi en grande pompe, une cérémonie qui revêt aussi un fort caractère diplomatique alors qu'Amman cherche à renforcer ses appuis régionaux et internationaux.

Le prince Hussein, âgé de 28 ans et désigné comme héritier depuis 2009 par son père, le roi Abdallah, épousera l'architecte saoudienne Rajwa Al Saif, 29 ans, issue d'une famille éminente proche de la dynastie royale à Riyad.

Les observateurs estiment que le mariage royal pourrait rapprocher la Jordanie de son voisin saoudien, avec lequel elle partage une frontière.

Le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman devrait être présent, selon les autorités jordaniennes. Sa dernière visite en Jordanie a eu lieu l'année dernière, après des années de tensions entre les deux pays. Elle avait suscité alors l'espoir que des liens plus étroits déboucheraient sur un soutien économique plus important.

Sur la liste des invités au mariage figurent aussi des membres de familles royales asiatiques et européennes, dont le prince et la princesse de Galles de Grande-Bretagne, William et Kate, ainsi que des personnalités américaines de premier plan, parmi lesquels la Première dame des États-Unis, Jill Biden.

La Jordanie s'appuie depuis longtemps, pour renforcer son économie, sur le soutien de l'Occident qui considère Amman comme une puissance stabilisatrice dans une région instable.

Les Etats-Unis disposent de bases militaires en Jordanie où ils conduisent régulièrement des exercices conjoints.

Le mariage constitue par ailleurs une étape importante dans l'ascension du prince Hussein. L'ancien étudiant de l'université de Georgetown, à Washington, a déjà commencé à effectuer des missions officielles, côtoyant des dirigeants du monde entier, dont le président américain Joe Biden.

Son demi-frère cadet, Hamza, avait été désigné comme héritier en 2004, avant d'être écarté par son père.

Alors que plusieurs dirigeants régionaux ont été renversés par la révolution dite "du printemps arabe" en 2011, la monarchie jordanienne a été relativement épargnée par ces bouleversements. (Reportage Suleiman Al-Khalidi ; version française Victor Goury-Laffont, édité par Blandine Hénault)