Genève (awp) - L'immobilier subit une transformation sous l'effet des "proptech", terme récent désignant les jeunes pousses qui développent des produits innovants grâce notamment à la numérisation. "Connu pour son inertie, ce secteur ne pouvait espérer meilleure nouvelle que l'apparition de ces start-up", relève jeudi Credit Suisse dans une étude.

Quelque 200 jeunes pousses et PME orientées vers la technologie se sont fixées pour but de révolutionner les schémas et modèles commerciaux traditionnels, constate la grande banque dans la dernière livraison de son Moniteur de l'immobilier suisse. Au point que ces "proptechs" (pour "Property Technology") "bouleversent le sommeil des sociétés immobilières établies".

En même temps, elles leur ouvrent des perspectives. Désormais, "la grande majorité" des acteurs suisses de l'immobilier ont recours à ces nouvelles sociétés - qui fleurissent depuis deux ans environ - d'une manière ou d'une autre.

La définition d'une "proptech" n'est pas figée dans le marbre. Ces entreprises fournissent leurs prestations tout au long de la chaîne immobilière, de la planification à la gestion des bâtiments en passant par le financement, la construction et l'intermédiation. Cette industrie naissante est un détonateur de la transformation numérique et des changements de mentalité du secteur, mais aussi des consommateurs-acheteurs.

Selon Credit Suisse, 11% des entreprises de la construction et de l'immobilier interrogées ont déjà racheté une ou plusieurs sociétés de la "proptech" et 26% indiquent posséder une participation financière dans l'une ou plusieurs d'entre elles. En outre, poursuit l'étude, il est "probable" que la branche immobilière cherchera de plus en plus à exploiter elle-même ces technologies en interne.

Le potentiel de développement est important: seules 7% des "proptech" questionnées décrivent le secteur immobilier comme "très réceptif" aux solutions nouvelles qui lui sont proposées. Une bonne moitié cependant l'estime "réceptif dans une certaine mesure".

Il sera intéressant de voir, note encore l'étude, si une collaboration plus poussée entre les deux secteurs permettra à la "proptech" de défendre son autonomie ou si ce nouveau domaine se fondra dans l'immobilier proprement dit.

op/al