Zurich (awp) - La Bourse suisse, à l'image des autres places boursières européennes, devrait entamer mollement la séance de jeudi, dans le sillage du repli de Wall Street la veille. Toujours inquiets quant à l'évolution des prix, les investisseurs pourraient prendre leurs bénéfices, après les récentes hausses des indices, au moment des dernières salves de performances trimestrielles.

Les principaux indices américains ont clôturé mercredi en baisse. Le tassement intervient après une série de chiffres sur l'inflation assez "inquiétante" et une prise de bénéfices assez "naturelle", observe John Plassard, de Mirabaud Banque, dans son commentaire matinal. Les fortes hausses des cryptomonnaies, de l'or, du dollar et du rendement des Treasuries, la baisse du prix du baril de pétrole et un "impressionnant aplatissement de la courbe des taux", n'ont pas non plus échappé à l'expert.

Au niveau de l'inflation, les prix à la production ont continué d'augmenter en octobre aux États-Unis. L'indice définitif des prix à la production est en effet ressorti le mois dernier en hausse de 0,6% après un gain de 0,5% en septembre. Sur un an, la hausse s'établit à 8,6% après une augmentation de même ampleur sur les 12 mois à septembre.

Ensuite, le Bureau national des statistiques de la Chine a indiqué qu'en octobre, l'IPC a augmenté de 1,5 % en glissement annuel, ce qui est plus élevé que les 1,4 % attendus, et une augmentation séquentielle de 0,7 % par rapport à l'impression de septembre.

Ce jeudi, les investisseurs se pencheront sur les données concernant la croissance économique britannique au 3e trimestre et la production industrielle en septembre en Grande-Bretagne toujours.

Vers 08h05, l'indice SMI notait à 12'400,19 points, soit un imperceptible repli de 0,01%, selon les calculs avant-Bourse de la banque Julius Bär. Sur les 20 valeurs constitutives de l'indice phare du marché helvétique, seules trois s'affichaient dans le vert, toutes les autres fléchissant.

En haut de tableau, Sika s'échappait, son titre s'envolant de 2,75%. Le chimiste zougois de spécialités, notamment pour la construction, a donné un coup d'accélérateur à sa stratégie de croissance en se portant acquéreur de l'allemand MBCC, dont la valeur est estimée à 5,5 milliards de francs suisses. Sous réserve des autorisations d'usage, l'entreprise de Suisse centrale espère porter dès 2023 son chiffre d'affaires à 13 milliards, contre 8 milliards actuellement.

Le poids lourd Roche (+0,3%), la seule des trois plus grosses capitalisations à présenter une progression, prenait la 2e place du podium, devant Zurich Insurance (+0,3%). L'assureur a amélioré sa performance sur les neuf premiers mois de 2021, alors que la direction s'est déclarée "confiante" d'atteindre ses objectifs pour l'année prochaine.

Entre janvier et fin septembre, le groupe zurichois a dégagé dans l'assurance dommages des primes brutes de 31,2 milliards de dollars, en hausse de 14% sur un an. Hormis des effets de change positifs, l'assureur a bénéficié d'une augmentation des primes dans toutes les régions pour la clientèle commerciale.

Les deux autres poids lourds de la place helvétique, Nestlé et Novartis, perdaient un peu de terrain, tous deux abandonnant 0,2%. En queue de classement, la lanterne rouge revenait à Alcon (-0,7%), derrière un habitué des derniers rangs, Credit Suisse (-0,3%) et UBS (-0,3%).

Du côté du marché élargi, Emmi bondissait de 1,8%, devant Barry Callebaut (+0,3%), le numéro un mondial des produits à base de cacao et de chocolat bénéficiant du relèvement de l'objectif de cours par Julius Bär, au lendemain de la présentation d'une solide performance au titre de l'exercice 2020/21.

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