Zurich (awp) - La Bourse suisse est encore prise dans une spirale baissière mardi, le SMI poursuivant sa baisse continue depuis le milieu de la semaine passée. Depuis la clôture de mardi dernier (8215 points), l'indice a perdu près de 550 points ou 6,5%. La crainte d'un Brexit et les incertitudes avant les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la Banque nationale Suisse (BNS) et de la Banque du Japon (BoJ) expliquent cette mauvaise ambiance.

Les digues paraissent avoir rompu, notent des courtiers. Des supports techniques ont été balayés et les pertes vont de pair avec une volatilité très forte. Le VSMI évolue à des niveaux que l'on n'avait plus vu depuis février dernier avec le crash boursier en Chine. Les bonds d'Etat allemands et suisses jouent à plein leur rôle de valeurs refuge.

Dans son commentaire de mi-journée, John Plassard, de Mirabaud Securities, met en avant le Bund, qui est passé en négatif (-0,007%) pour la première fois de l'histoire. C'est principalement l'effet des mesures d'assouplissement prises par la Banque centrale européenne et des incertitudes de plus en plus grandes quant à l'issue du vote britannique sur l'appartenance à l'UE, le 23 juin prochain.

Selon l'expert, après les taux suisses et japonais qui sont déjà en négatif, la tendance devrait s'accélérer en cas de Brexit. Il rappelle par ailleurs qu'il y a actuellement dans le monde 10'000 milliards de dollars d'obligations qui ont des taux négatifs. Il note aussi que la pression est importante sur les front des devises, le franc suisse étant au plus haut de trois mois face à l'euro et la livre sterling au plus bas de deux mois face au dollar et à l'euro. Quant au yen, il est au plus haut de près de deux ans face au dollar.

A midi, le SMI reculait de 1,33% à 7678,69 points, avec un plus bas à 7663 et alors que le plus bas de l'année, en février, est à 7425 points. Le SLI reculait de 1,46% à 1156,39 points et le SPI de 1,33% à 8323,94 points. Sur les trente blue chips, Galenica était le seul qui n'était pas en rouge.

Credit Suisse (-2,6%) était une fois encore sous forte pression. La semaine passée, le titre avait perdu plus de 7%, plus gros perdant du SMI. Depuis le début de l'année, l'action CS a perdu 45% environ, là aussi pire performance du SMI. Le fonds US Harris Associates a augmenté sa participation dans CS à plus de 5%, mais c'était encore avant le récent accès de faiblesse. Julius Bär perdait 2,4% et UBS 2,3%.

Parmi les cycliques, Richemont (-2,7%), Schindler (-2,4%), LafargeHolcim (-2,0%), Adecco (-1,0%) et Kühne+Nagel (-1,9%) étaient également fortement sous pression.

Novartis perdait 1,7%. Gilenya, médicament du groupe bâlois pour traiter la sclérose en plaque, peut dans de rares cas entraîner une leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP). Novartis n'a pas encore réagi à cette information.

Galenica (+0,2%) était le seul gagnant, sans information spécifique. Les assureurs Zurich et Bâloise (respectivement -0,2% et -0,5%) résistaient relativement bien.

Sur le marché élargi, GAM chutait de 17% après un avertissement sur bénéfice. Le gestionnaire de fortune prévoit, au 1er semestre, une baisse de 50% environ de son bénéfice opérationnel. L'information a surpris les analystes. Le titre avait déjà perdu 5% la veille.

Les regards étaient également tournés vers le distributeur de composants industriels Dätwyler (-2,9%) après que celui-ci a annoncé une importante acquisition, celle de son concurrent britannique Premier Farnell. Avec cette reprise, le chiffre d'affaires sera plus que doublé à 2,5 mrd CHF. Dätwyler offre 165 GBp en espèces par action, valorisant Premier Farnell à 1,092 mrd CHF, dette comprise. Un prix élevé, a commenté la banque Vontobel, qui salue toutefois la logique stratégique de la transaction.

Parmi les rares gagnants, VP Bank prenait 1,9%. La banque s'attend pour le premier semestre 2016 à un bénéfice net en repli sur un an, dans un environnement de marché peu changé. L'intégration de Centrum Bank a toutefois produit des effets positifs uniques qui permettront d'étoffer le résultat opérationnel en comparaison annuelle, selon l'établissement sis à Vaduz.

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