Zurich (awp) - Entamant la première séance de la semaine en repli, malgré une clôture euphorique à Wall Street vendredi, la Bourse suisse peinait toujours à adopter une direction à l'approche de la mi-journée, Roche et Nestlé pesant de tout leur poids sur le SMI. Hésitants, les investisseurs se concentraient ce lundi sur une nouvelle salve de résultats d'entreprises, en attendant plus d'informations cette semaine du président de la Fed, Jerome Powell.

L'annonce dimanche par Pékin d'un objectif de croissance d'"environ 5%" pour 2023, légèrement inférieur aux attentes des économistes, "soulève des inquiétudes sur l'étendue de mesures de relance que les Chinois mettront sur la table, et sur la poursuite éventuelle de la répression gouvernementale", observe Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. Michael Hewson, analyste de CMC Markets, estime, lui, que les autorités pourraient avoir reconnu "que les récentes mesures protectionnistes ont ébranlé la confiance dans la Chine en tant qu'opportunité d'investissement".

Le investisseurs porteront leur attention ce jour sur les ventes au détail en zone euro en janvier, ainsi que les commandes industrielles en janvier aux États-Unis. En Suisse, l'indice des prix à la consommation a progressé de 0,7% en février à 105,8 points, contre 0,6% le mois précédent. Sur un an, la Suisse a enregistré un renchérissement de 3,4%. L'indice a été tiré notamment par l'augmentation des prix pour les transports aériens, les voyages à forfait et la parahôtellerie.

La Banque nationale suisse (BNS) a confirmé lundi une perte abyssale de 132,5 milliards de francs suisses en 2022, après un bénéfice de 26,3 milliards un an plus tôt. Les actionnaires devront se passer d'un dividende tandis que la Confédération et les cantons ne recevront pas de contribution.

Après avoir démarré la séance en repli, le SMI s'est quelque peu repris avant d'abandonner ses gains, notant peu avant 10h45 à 11'169,39 points, soit un recul de 0,18%. Le SLI cédait 0,1% à 1781,43 ponts, alors que l'indicateur élargi SPI abandonnait 0,23% à 14'403,52 points.

Sur les 30 valeurs constitutives du Swiss Leader Index, onze perdaient du terrain, seize en gagnaient, alors que Schindler, Alcon et Holcim faisaient du surplace. Nestlé (-1,10%) pesait lourdement, héritant de la lanterne rouge derrière Credit Suisse (-0,9%). La filiale française du géant veveysan de l'alimentation a annoncé vendredi aux salariés la suspension de l'activité de l'usine de pizzas Buitoni de Caudry, au coeur d'un grave scandale sanitaire, en raison d'une chute des ventes.

Autre poids lourd de la cote, le bon Roche lâchait quant à lui 0,4%. Le géant pharmaceutique bâlois a indiqué avoir reçu des autorités sanitaires américaines (FDA) une homologation étendue pour son test Ventana PD-L1. Il a aussi obtenu le feu vert de Swissmedic pour l'anticorps Lunsumio, pour le traitement du lymphome folliculaire (LF) récidivant ou réfractaire.

Givaudan (-0,8%), Geberit (-0,7%), qui doit dévoiler mercredi sa performance 2022, Sika (-0,7%), Lonza (-0,5%), SGS (-0,5%) n'étaient pas au mieux non plus.

En haut de tableau, Richemont et Swiss Life (tous deux +1,4%) prenaient les devants. Kühne+Nagel (+0,7%), UBS (+0,7%) et Swiss Re (+0,6%) suivaient. UBS (+0,05%) proposera lors de la prochaine assemblée générale de reconduire l'ensemble de son conseil d'administration, et notamment le président Colm Kelleher. La réunion des actionnaires, qui doit se tenir le 5 avril à Bâle en présence physique, devra également approuver le versement d'un dividende de 0,55 dollar par action, une réduction du capital-actions et un nouveau programme de rachat de titres pouvant s'élever au maximum à 6 milliards de dollars.

Le spécialiste du placement de personnel Adecco (+0,4%) propose d'élire une nouvelle membre au conseil d'administration en la personne de Sandy Venugopal. Autre capitalisation importante du SLI, Novartis progressait d'à peine 0,1%.

Du côté du marché élargi, Schweiter dégringolait de près de 7%, après avoir vu ses résultats plombés l'année dernière par l'envolée des coûts et le ralentissement économique. Face à un nouvel exercice incertain, le groupe zougois a coupé dans son dividende et ne s'aventure guère sur le terrain des prévisions chiffrées.

Belimo ne faisait guère mieux (-6,7%). Malgré un environnement économique exigeant, le spécialiste zurichois des servomoteurs de ventilation a vu sa rentabilité progresser l'an dernier, mais le dividende proposé aux actionnaires est toutefois maintenu à 8,50 francs suisses par action.

A l'autre extrémité, Tornos s'envolait de 8,7%. Le fabricant bientôt jurassien de machines-outils a vu l'année dernière ses profits se contracter nettement, tant sur le plan opérationnel que net. Le groupe de Moutier entend néanmoins gratifier ses actionnaires d'une rémunération en hausse, et s'estime bien positionné à la faveur d'un carnet d'ordres record.

Helvetia (+4,0%) était aussi à la fête. L'assureur st-gallois a vu son bénéfice net progresser en 2022, dépassant les pronostics des analystes. Les actionnaires se réjouiront d'un dividende en hausse au titre 2022, mais également de versements plus conséquents à l'avenir.

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