Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine sur une note plus ou moins négative. Après avoir encore effectué une pointe dans le vert et au-dessus des 11'200 points en début de séance, le SMI a replongé jusqu'à un plus bas du jour sur le coup des 13 heures, avant de se reprendre un peu. L'indice a été plombé par le recul de deux de ses trois poids lourds: Nestlé et Roche.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée.

"Les investisseurs évaluent ce que l'objectif de croissance modeste de la Chine signifie pour l'économie mondiale et se préparent à quelques jours chargés", a observé Craig Erlam, analyste chez Oanda.

La Chine a dévoilé dimanche un objectif prudent de croissance pour 2023, d'"environ 5%", l'un des les plus faibles depuis des décennies.

Selon M. Erlam, "les responsables politiques du monde entier pourraient également pousser un soupir de soulagement", car il était redouté qu'"une reprise chinoise survoltée ferait grimper la demande d'une foule de produits de base, du pétrole au minerai de fer, et par conséquent les prix".

En Suisse, l'inflation a de nouveau progressé en février. L'indice des prix à la consommation a progressé de 0,7% sur un mois et de 3,4% sur un an, après 3,3% en janvier et 2,8% en décembre. C'est plus que les attentes du consensus de l'agence AWP qui était à 2,9% à 3,0%.

Le SMI a terminé en recul de 0,38% à 11'147,25 points, avec un plus bas à 11'137,94 et un plus haut à 11'203,67. Le SLI a fini quasi stable, en repli minime de 0,02% à 1782,87 points et le SPI a cédé 0,48% à 14'366,97 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 18 ont progressé et 12 reculé.

Les plus gros perdants du jour sont Nestlé (-2,4%), SGS, Givaudan et Roche (chacun -1,2%). Credit Suisse (-1,0%) a également encore perdu du terrain.

Banque royale du Canada a abaissé la recommandation de Nestlé à "underperform" de "sector perform" et a aussi réduit l'objectif de cours. Le géant veveysan reste une entreprise bien dirigée, qui va continuer à croître, a relevé l'analyste, qui note que la croissance organique est meilleure que pour Unilever, mais pas de beaucoup. En outre, environ 40% de la hausse du bénéfice par action est à mettre sur le compte de la baisse du taux d'imposition et de rachats d'actions et donc ne peut pas être extrapolée, a ajouté l'expert.

La filiale française de Nestlé a annoncé vendredi aux salariés la suspension de l'activité de l'usine de pizzas Buitoni de Caudry, au coeur d'un grave scandale sanitaire, en raison d'une chute des ventes.

L'autorité sanitaire américaine (FDA) a étendu l'homologation du test Ventana PD-L1 de Roche. Swissmedic a lui homologué l'anticorps Lunsumio, pour le traitement du lymphome folliculaire (LF) récidivant ou réfractaire.

Le troisième poids lourd, Novartis (-0,2%) a mieux résisté que ses deux compères.

La société américaine d'investissement Harris Associates, ancien actionnaire principal de Credit Suisse, se serait totalement désinvesti du numéro deux bancaire helvétique, selon le Financial Times. Après avoir détenu encore plus de 10% de l'établissement de la Paradeplatz l'été dernier, la participation atteignait moins de 3% en janvier.

Les deux autres bancaires UBS (+0,3%) et Julius Bär (+0,5%) ont terminé du bon côté de la barre.

Swiss Life (+2,6%), Richemont (+2,2%) et AMS Osram (+1,6%) constituent le podium du jour.

Adecco (+0,1%) propose d'élire une nouvelle membre au conseil d'administration en la personne de Sandy Venugopal.

Du côté du marché élargi, Schweiter (-6,5%) a vu ses résultats plombés l'année dernière par l'envolée des coûts et le ralentissement économique. Face à un nouvel exercice incertain, le groupe zougois a coupé dans son dividende et ne s'aventure guère sur le terrain des prévisions chiffrées.

Malgré un environnement économique exigeant, le spécialiste zurichois des servomoteurs de ventilation Belimo (-8,9%) a augmenté sa rentabilité l'an dernier, mais le dividende proposé aux actionnaires est toutefois maintenu à 8,50 francs suisses par action.

Le fabricant bientôt jurassien de machines-outils Tornos (+8,7%) a enregistré une nette contraction de ses profits en 2022, tant sur le plan opérationnel que net. Le groupe de Moutier entend néanmoins gratifier ses actionnaires d'une rémunération en hausse, et s'estime bien positionné à la faveur d'un carnet d'ordres record.

L'assureur st-gallois Helvetia (+4,5%) a vu son bénéfice net progresser en 2022, dépassant les pronostics des analystes. Les actionnaires se réjouiront d'un dividende en hausse au titre 2022, mais également de versements plus conséquents à l'avenir.

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