Zurich (awp) - La Bourse suisse profitait d'une bonne orientation mercredi, dans une journée historique qui verra le Royaume-Uni lancer le processus du Brexit. La signature d'un décret "sur l'indépendance énergétique" par le président Donald Trump constitue la deuxième nouvelle d'importance du jour. En Suisse, Roche progressait nettement après l'homologation aux Etats-Unis d'un potentiel blockbuster contre la sclérose en plaques.

Bien décidé à s'attaquer au bilan climatique de son prédécesseur Barack Obama, M. Trump a ordonné un réexamen du "Clean Power Plan", qui impose aux centrales thermiques des réductions de leurs émissions de CO2. Dans un discours, le républicain a annoncé "la fin à la guerre contre le charbon". Le décret paraphé par le président a suscité une vive controverse, et pas seulement dans les milieux écologistes.

En Europe, les yeux des investisseurs sont tournés massivement vers le Royaume-Uni, qui lance ce mercredi le processus de sortie de l'Union européenne. En soirée, la première ministre Theresa May a signé une lettre destinée à Bruxelles, officialisant le Brexit.

Une période de deux ans s'ouvre, pendant laquelle Mme May devra trouver un équilibre entre le maintien des relations économiques avec l'UE, tout en répondant aux attentes des eurosceptiques de son parti, analyse Mirabaud Securities. Cet événement va accaparer l'attention des investisseurs, selon la banque genevoise.

A 09h40, le Swiss Market Index (SMI) s'adjugeait 0,28% à 8620,94 points et le Swiss Leader Index (SLI) 0,30% à 1364,95 points. Le Swiss Performance Index (SPI) grappillait 0,21% à 9563,63 points. Parmi les trente valeurs vedette, 17 prenaient de l'embonpoint et 13 étaient au régime forcé.

Malgré des indications avant-Bourse prometteuses, le bon de jouissance Roche (+0,3%) évoluait peu ou prou avec le marché. L'homologation aux Etats-Unis de son médicament Ocrevus constitue certes une nouvelle réjouissante. Le produit pourrait rapporter jusqu'à 5 mrd CHF. Cette nouvelle était toutefois largement attendue, ce qui explique l'enthousiasme modéré des investisseurs.

Le concurrent Novartis prenait 0,8% alors que le troisième poids lourds Nestlé reculait de 0,1%.

Syngenta (+1,0%) figurait dans le haut du tableau des valeurs du SMI/SLI. L'agrochimiste bâlois a bénéficié en matinée d'un relèvement d'objectif de cours. Deutsche Bank rappelle que la reprise par ChemChina pourrait se concrétiser au 2e trimestre.

Les bancaires Credit Suisse (+1,6%) et UBS (+0,7%) évoluaient également dans le peloton de tête. Julius Bär (+0,6%) n'était pas loin.

Actelion (+0,6%) a vu son objectif de cours nettement remonté par Berenberg. La banque hambourgeoise estime que la reprise de la société pharmaceutique bâloise par l'américain Johnson & Johnson se déroulera sans accroc.

Actionnaire du groupe Sika (+0,4%), la holding Schenker-Winkler (SWH) exige désormais un dividende de 96 CHF par action au porteur pour 2016 et demande de rejeter la proposition supérieure du conseil d'administration, portant sur 102 CHF.

Zurich (-0,4%) semblait particulièrement affecté par une réduction de recommandation à "hold", après "buy", par Baader Helvea. Selon le courtier genevois, l'action a atteint une valorisation élevée et n'est plus avantageuse.

Sur le marché élargi, Vaudoise (-0,3%) a bouclé 2016 sur un recul du bénéfice consolidé. Les primes émises dans l'assurance vie ont plongé de 23,4%, une contreperformance en partie compensée par les autres activités. Le dividende proposé est inchangé. Titlisbergbahnen cédait 2,4%. Un actionnaire conteste la réduction du dividende à 7 (8) CHF.

La veille au soir, la Commission des offres publiques d'achat (Copa) a rejeté une requête d'Aevis Victoria (inchangé) visant à faire publier par sa cible de reprise Lifewatch les clauses de confidentialité conclues avec d'autres acquéreurs potentiels. La Copa a également confirmé l'éjection du président de Lifewatch (stable), Robert Bider, du comité d'examen de l'offre. Aevis a lancé une OPA non sollicitée sur la société zougoise.

Leonteq poursuivait sa remontée, avec une hausse de 3,3%, après une progression de 5% la veille. Depuis début mars, le titre a perdu 60% de sa valeur.

fr/buc