Zurich (awp) - La Bourse suisse terminé la première semaine de 2018 sur des gains, le Swiss Market Index (SMI) s'offrant vendredi le luxe de franchir un record historique. L'indice vedette est ainsi revenu à son niveau d'avant la crise financière de 2007. Credit Suisse et UBS ont pesé sur l'indice en fin de séance, suite à un avertissement de résultats de Deutsche Bank lié à la réforme fiscale américaine.

Wall Street continue de porter les marchés par son enthousiasme. Les principaux indicateurs de la place newyorkaise poursuivent la chasse aux records. Cet optimisme a également contaminé les autres Bourses européennes.

Différentes données macroéconomiques américaines ont ponctué la séance, sans toutefois influencer notablement les cours. Les statistiques de l'emploi américain figuraient parmi les plus attendues. Les créations d'emplois en décembre ont fléchi, décevant les analystes, tandis que le taux de chômage est resté stable au plus bas depuis 17 ans.

Pour Mirabaud Securities, difficile de savoir ce qui pourrait à l'heure actuelle inverser la solide dynamique dont jouissent les marchés.

Vendredi, le SMI a clôturé en hausse de +0,50% à 9556,98 points, tout près du record de 5558,40 atteint durant la séance. Depuis mercredi, l'indice vedette présente une hausse de 1,9%. Le précédent plus haut datait de juin 2007, soit 9548,09 points.

Le Swiss Leader Index (SLI) et le Swiss Performance Index (SPI) ont tous deux progressé de 0,58% pour boucler la semaine à un niveau record historique, à respectivement 1552,80 et 10'955,40 points.

Parmi les 30 valeurs vedettes, 26 ont terminé dans le vert et quatre dans le rouge.

Adecco (+2,0) s'est taillé une place parmi les trois plus grands gagnants, poursuivant sa progression des deux derniers jours. Après Credit Suisse mercredi, c'était au tour de Morgan Stanley vendredi de relever la recommandation du géant du travail intérimaire. La grande banque américaine, qui a attribué "equal weight" estime qu'Adecco va profiter de la conjoncture, avec toutefois un potentiel de progression limité.

Vifor (+3,6%) et Sonova (+2,1%) ont toutefois surclassé Adecco. La veille, la société pharmaceutique a obtenu de l'Agence européenne des médicaments (EMA) un examen d'Avacopan en vue d'une homologation commerciale conditionnelle.

A l'autre bout du classement, les grandes banques Credit Suisse (-1,1%) et UBS (-0,7%) ont pâti d'un avertissement sur bénéfice annoncé en milieu d'après-midi par Deutsche Bank.

Le géant allemand s'attend à une petite perte après impôts, de l'ordre de 1,5 mrd USD, pour son exercice 2017, sous l'effet notamment de la réforme fiscale américaine. L'américain Morgan Stanley a inscrit une charge de 1,25 mrd USD au 4e trimestre liée à cette réforme.

Julius Bär (+0,6%) a fait clairement mieux que ses deux grandes soeurs.

Du côté des poids lourds de la place zurichoise, Roche (+0,2%) a annoncé jeudi soir avoir lancé un nouveau test de détection du VIH, rendant plus facile la collecte de sang et son transport vers un laboratoire, surtout dans les zones reculées.

Par ailleurs, Chugai, filiale japonaise de Roche, a obtenu de la part de Taiyo Pharma 21,3 mrd yens (environ 184 mio CHF) pour le transfert des droits de fabrication et de marketing pour 13 produits. Cette opération ne devrait cependant pas avoir d'impact sur les résultats 2017, mais éventuellement en 2018.

Nestlé (+0,5%) et surtout Novartis (+1,2%) ont soutenu l'indice phare de SIX. Selon Bloomberg, le laboratoire rhénan pourrait étendre ses projets de vente partielle des activités de génériques aux Etats-Unis.

Kühne+Nagel (+0,9% à 178,20 CHF) profitait d'un relèvement de son objectif de cours par Barclays à 145 CHF, contre 140 CHF précédemment.

Sika (+0,9%) a bénéficié d'un relèvement de son objectif de cours par Kepler Cheuvreux.

Chez les perdants, Clariant (-0,3%) et Aryzta (-0,1%) figurent aux côtés de Credit Suisse et UBS, sans nouvelles particulières.

Au niveau du marché élargi, Emmi (+1,5%) s'est démarqué positivement. Le transformateur de produits laitiers a vendu sa participation minoritaire de 22% dans l'américain The Icelandic Milk and Skyr Corporation (Siggi's) au groupe français Lactalis. La cession devrait générer "un bénéfice significatif" en 2018. Les analystes estiment le gain pour le groupe lucernois à environ 50 mio CHF.

En revanche, Idorsia lâchait 0,2, affecté en partie par la dégradation de la recommandation à "hold" de "buy" par Jefferies.

AMS (-2,5%) a continué de souffrir des déboires d'Apple, un de ses clients supposés. Les analystes craignent une baisse des ventes d'iPhone après la décision d'Apple de rendre meilleur marché le remplacement de batteries sur ses anciens modèles.

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