Alun John fait le point sur les marchés américains et mondiaux pour la journée à venir.

La question qui se pose aujourd'hui est de savoir comment se sentent les consommateurs américains, même s'il pourrait s'agir d'une de ces occasions relativement rares où ce sont les développements en Europe et en Asie qui déterminent la situation macroéconomique.

L'enquête de l'Université du Michigan sur le moral des consommateurs est attendue et les résultats du mois dernier étaient à leur plus bas niveau depuis six mois.

Il sera intéressant de voir si le ralentissement de l'inflation du mois dernier a eu un effet, bien qu'il soit probablement trop tôt pour que les gens le remarquent, et que les données soient de toute façon assez fluctuantes.

Néanmoins, ce sera une lecture utile de l'état de la consommation américaine - qui a fourni la partie non-AI de la récente performance des actions - et pourrait également avoir un effet de second ordre pour les marchés, car les gens spéculent sur ce que cela peut nous dire sur l'humeur avant l'élection présidentielle de novembre.

L'élection qui a fait parler les marchés cette semaine, cependant, est celle de la législature française convoquée par le président Emmanuel Macron après une défaite cuisante lors du vote du Parlement européen du week-end dernier face au Rassemblement national d'extrême-droite de Marine Le Pen.

Le RN est en tête des sondages pour le premier tour des élections législatives du 30 juin et, ce qui complique encore la situation, les partis politiques représentant la gauche française ont déclaré jeudi qu'ils étaient parvenus à un accord pour former un "Front populaire".

Le camp de Macron a donc du mal à progresser, ce qui effraie les marchés.

Les actions françaises sont en baisse de 4,5 % pour la semaine, à l'heure où nous écrivons ces lignes, en passe de connaître leur plus forte baisse hebdomadaire depuis septembre 2022, les banques étant particulièrement touchées.

L'écart entre les rendements des obligations françaises et allemandes - le rendement supplémentaire que les investisseurs souhaitent obtenir en échange d'une prise de risque accrue - s'est creusé de 27 points de base cette semaine et est à son niveau le plus élevé depuis 2017.

Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, interrogé vendredi sur la radio franceinfo pour savoir si la situation politique actuelle dans le pays pouvait conduire à une crise financière, a répondu "oui", ce qui n'est pas de nature à rassurer.

Vendredi également, la Banque du Japon a déclaré qu'elle commencerait à réduire ses achats massifs d'obligations et qu'elle annoncerait le mois prochain un plan détaillé de réduction de son bilan de près de 5 000 milliards de dollars.

Bien qu'il s'agisse d'une nouvelle étape vers le retrait de ses mesures de relance monétaire massives, les marchés s'attendaient à ce que la banque centrale prenne des mesures ce mois-ci, et cette surprise a entraîné une baisse du yen.

Le dollar a atteint 158,25 yens, son plus haut niveau depuis la fin avril, lorsque les autorités japonaises sont intervenues sur les marchés pour soutenir leur monnaie.

Toujours en Asie, les investisseurs surveillent la banque centrale chinoise, qui doit tester sa détermination à réduire les risques pour la stabilité financière qu'elle perçoit dans un marché obligataire en pleine expansion.

Les principaux développements qui devraient donner une orientation aux marchés américains plus tard dans la journée de vendredi :

* Austan Goolsbee, président de la Banque de réserve de Chicago, prend la parole.

* Enquête de juin de l'Université du Michigan

* Prix des importations/exportations américaines