Londres (awp/afp) - Les cours du brut évoluaient en petite baisse jeudi, lestés par le manque d'appétit pour le risque des investisseurs après l'abaissement de la note de la dette américaine par l'agence de notation Fitch.

Vers 10H50 GMT (12H50 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, perdait 0,24% à 83,00 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, baissait de 0,23% à 79,31 dollars.

Les deux références du brut poursuivaient une dynamique enclenchée plus tôt, après que les Etats-Unis ont perdu mardi leur précieuse notation AAA de la part de Fitch, une première depuis 2011.

Cette agence l'a dégradée d'un cran, à AA+, accusant notamment les crises politiques à répétition sur le plafond de la dette d'avoir érodé la gouvernance du pays.

"L'accent a été mis sur les préoccupations macroéconomiques", expliquent les analystes de DNB, précisant que l'incertitude engendrée par la dégradation de la note américaine "a fait grimper les rendements et le dollar", valeur refuge.

Ce climat d'aversion pour le risque des investisseurs pèse sur les actifs plus volatils comme le pétrole.

Cependant, Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, rappelle que les fondamentaux du marché sont toujours là: une demande résiliente et un approvisionnement de plus en plus tendu.

"La dernière révision à la baisse (de la note) aura-t-elle un impact significatif sur les Etats-Unis et l'économie mondiale ou sur l'inflation? La réponse est non", assène-t-il. Mais "les stocks mondiaux et régionaux de pétrole vont-ils diminuer au cours des prochains mois? Oui".

Mercredi, les stocks de brut américains ont d'ailleurs enregistré une baisse record de 17 millions de barils, selon les données publiées par l'Agence américaine d'informations sur l'énergie (EIA) pour la semaine dernière. La nouvelle a pourtant été largement ignorée par le marché.

Les investisseurs devraient à nouveau se focaliser sur la diminution de l'offre à l'approche d'une réunion technique vendredi du ministériel conjoint de suivi (JMMC) de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.

Pour les analystes de DNB, l'Arabie saoudite devrait en profiter pour annoncer "une prolongation de sa réduction volontaire d'un million de barils par jour jusqu'en septembre".

"Cela garantira une baisse continue et profonde des stocks de pétrole dans les mois à venir", affirment-ils, exerçant ainsi une pression à la hausse sur les cours.

emb/ode/abx