New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse, mercredi, sur un marché qui ne voit pas l'offre se réduire malgré les nombreux foyers de tension dans le monde, tandis que la demande manque de fermeté.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c'était le dernier jour d'utilisation, a cédé 1,39%, pour clôturer à 81,71 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui davantage reculé, abandonnant 2,53%, à 75,85 dollars.

"Le marché estime que la raison va l'emporter" dans l'ensemble des crises qui impliquent aujourd'hui de nombreux producteurs majeurs de pétrole, de l'Iran à la Russie, en passant par le Venezuela, estime Stephen Schork, de Schork Group.

Guerre entre Israël et Hamas, attaques Houthis en mer Rouge, frappe d'un mouvement pro-iranien contre des soldats américain en Jordanie, bombardement d'installations russes par l'Ukraine, ou nouvelles sanctions américaines contre le Venezuela, rien de tout cela n'a, pour l'instant, réduit les volumes d'or noir qui arrivent sur le marché.

"La thèse selon laquelle les Iraniens ne vont pas perturber les flux de pétrole prend l'ascendant", selon Stephen Schork. "Ils ont besoin des revenus" que leur assure le brut.

Un état d'esprit qui se transmet aux mouvements pro-iraniens, Houthis, Hezbollah ou la "Résistance islamique en Irak", qui a revendiqué l'envoi du drone qui a tué trois soldats américains, dimanche, en Jordanie.

De manière générale, au-delà de l'Iran, "La religion et l'idéologie sont une chose, les affaires en sont une autre", a insisté l'analyste.

Il rappelle qu'au plus fort du conflit entre Iran et Irak, durant les années 80, les représentants des deux nations étaient parvenus à s'entendre sur une position commune au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Déjà d'humeur morose, le marché a basculé avec la publication du rapport hebdomadaire de l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

Il a montré que les stocks commerciaux de pétrole brut avaient augmenté de 1,2 million de barils durant la semaine achevée le 26 janvier aux Etats-Unis, alors que les analystes s'attendaient à une contraction de 1,1 million de barils.

Les opérateurs ont mal accueilli cette mauvaise surprise, qui tient en grande partie à un nouveau ralentissement de l'activité des raffineries, au plus bas depuis un an (82,9%).

Ce fléchissement s'explique, pour partie, par les suites du front froid qui a frappé les Etats-Unis mi-janvier et perturbé l'extraction et le transport du brut.

Il est aussi dû à l'entrée du secteur dans la période d'entretien des raffineries, qui entraîne traditionnellement des réductions de capacité fin janvier et durant le mois de février.

Le décélération des raffineries diminue, mécaniquement, la demande de brut à transformer, ce qui pèse sur les cours.

Le marché n'attend rien de la réunion ministérielle du cartel Opep+ (Opep et ses alliés), qui se tient jeudi.

"Il n'y a pas de consensus suffisant au sein du groupe" qui pourrait mener à une évolution des quotas au sein de l'Opep+, considère Stephen Schork, qui n'attend "pas d'annonce radicale".

tu/pta