MADRID - La Cour constitutionnelle espagnole a suspendu la session du Parlement régional de Catalogne prévue lundi prochain au cours de laquelle les dirigeants séparatistes prévoyaient de proclamer l'indépendance.

La cour avait été saisie par le Parti socialiste de Catalogne, qui s'oppose à la sécession, précise le quotidien El Pais. Les juges suprêmes ont décidé d'examiner au fond la requête du PSC et de suspendre dans l'intervalle la session parlementaire programmée lundi.

Le Parlement régional de Catalogne avait prévu de se réunir lundi à Barcelone pour examiner le résultat du référendum organisé dimanche dernier en dépit de son interdiction par la Cour constitutionnelle et lancer le processus menant à l'indépendance de la Catalogne.

Carme Forcadell, la présidente du Parlement régional, a accusé Madrid de vouloir résoudre ses difficultés politiques dans les tribunaux et a promis que l'assemblée catalane ne serait pas muselée. Les dirigeants des groupes parlementaires n'ont toutefois pas encore décidé s'ils défieraient la Cour constitutionnelle, a-t-elle précisé.

Dans son arrêt, la cour précise que tout acte, toute résolution ou tout accord qui interviendrait malgré cette suspension sera considéré comme "nul et sans valeur ni effet".

Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a appelé Carles Puigdemont, le président de l'exécutif autonome de Catalogne, à renoncer aux projets de proclamation unilatérale de l'indépendance de la région.

Le gouvernement espagnol va prendre aujourd'hui un décret qui permettra aux entreprises de transférer plus facilement leur siège social hors de Catalogne, ont rapporté deux sources, une décision qui pourrait lourdement affecter les finances de la région.

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LONDRES - Cela devait être le discours de la reconquête mais l'allocution prononcée par Theresa May mercredi en clôture du congrès du Parti conservateur à Manchester a tourné au fiasco, au point de mettre en péril ses chances de se maintenir à la tête du gouvernement britannique.

Un comédien est venu perturber son intervention en lui tendant un faux formulaire de licenciement "signé" par Boris Johnson, puis des quintes de toux l'ont contrainte à s'interrompre pendant plusieurs minutes.

Le Premier secrétaire d'État, Damian Green, a annoncé hier soir que May allait se maintenir à la tête du gouvernement britannique car elle estimait que c'était son devoir.

Dans le Telegraph, la ministre de l'Intérieur Amber Rudd assure elle aujourd'hui que la sortie de Royaume-Uni de l'Union européenne se fera sous l'égide de May.

Mais certains députés conservateurs s'interrogent sur l'opportunité d'une démission.

L'ex-président du parti conservateur Grant Shapps a estimé que May devait remettre en jeu sa position à la tête des Tories à la station BBC Radio 5, un souhait partagé selon lui par 30 autres députés conservateurs, dont cinq anciens ministres.

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GENEVE - Des combats d'une intensité sans précédent depuis la bataille d'Alep, qui s'est achevée fin 2016, se déroulent en Syrie, où les bombardements aériens font de lourdes pertes civiles, rapportent les agences humanitaires.

Des hôpitaux, des écoles et des déplacés ont été "directement pris pour cibles", ce qui pourrait relever du crime de guerre, déplorent les Nations unies, sans imputer la responsabilité de ces raids.

L'armée russe et la coalition sous commandement américain mènent toute deux des campagnes de bombardements dans le cadre de la lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique.

"Septembre a été le mois le plus meurtrier de 2017 pour les civils, avec des attaques de zones habitées qui font des centaines de morts et de blessés signalées tous les jours", dit Panos Moumtzis, coordinateur régional des opérations humanitaires de l'Onu, dans un communiqué.

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PARIS - Une opération impliquant des soldats français de la force Barkhane est en cours au Niger, au lendemain d'une embuscade qui n'a pas fait de victimes françaises, a annoncé le porte-parole de l'état-major des armées.

Cinq soldats nigériens et trois soldats américains ont été tués dans l'embuscade tendue mercredi dans le sud-ouest du Niger, à proximité de la frontière avec le Mali.

Il s'est refusé à préciser le degré d'implication de la force Barkhane, qui mobilise 4.000 militaires français dans la bande sahélo-saharienne.

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QUETTA, Pakistan - Un attentat suicide revendiqué par l'Etat islamique a fait 18 morts et plus de 30 blessés hier dans un sanctuaire soufi de la province pakistanaise du Balouchistan, selon un nouveau bilan communiqué par les autorités locales.

Le sanctuaire, situé dans le district de Jhal Magsi, était bondé de pèlerins venus rendre hommage à un chef spirituel local décédé. Le kamikaze a déclenché sa charge à l'entrée du temple alors qu'un policier venait de le stopper.

Les groupes minoritaires musulmans sont régulièrement la cible d'attentats au Pakistan, où opèrent notamment des éléments de l'organisation Etat islamique. L'EI a ainsi revendiqué un attentat suicide commis en février dernier dans un autre sanctuaire de la minorité soufie. L'attaque avait fait 83 morts.

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LAS VEGAS, Nevada - Les enquêteurs américains restent perplexes quant aux motivations de Stephen Paddock, un retraité de 64 ans auteur de la tuerie la plus meurtrière de l'histoire moderne des Etats-Unis.

Hier, plusieurs informations ont toutefois émergé, suggérant que Paddock a projeté d'autres attaques à Chicago et Boston, avant de tirer dimanche sur une foule de 20.000 personnes dans un concert en plein air à Las Vegas, en tuant 58.

Un homme du nom de Stephen Paddock a réservé plusieurs chambres en août dans un hôtel de Chicago surplombant le festival de musique Lollapalooza, a confirmé une porte-parole du Blackstone Hotel. Cet homonyme du tueur de Las Vegas ne s'est jamais présenté. Paddock a également effectué des recherches à Boston, sur un stade de baseball, rapporte la chaîne NBC de source policière.

Le débat sur le contrôle des armes à feu aux Etats-Unis s'est déplacé hier vers les "bump stocks", un mécanisme d'automatisation des armes utilisé par Paddock dont l'administration Trump étudie la réglementation.

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SAN JOSE - La tempête tropicale Nate a fait dix morts hier au Costa Rica et au Nicaragua où elle a déversé des trombes d'eau comme dans la majeure partie de l'Amérique centrale, et prendra ensuite la direction des Etats-Unis où elle est attendue ce week-end.

La dépression devrait gagner en puissance pour devenir un ouragan de première catégorie sur une échelle qui en compte cinq avant d'atteindre les côtes américaines dimanche, selon le centre américain de veille cyclonique (NHC). L'Etat d'urgence a été décrété au Costa Rica, où deux enfants figurent parmi les six morts, selon les services de secours. Quatre personnes ont été tuées au Nicaragua et six autres sont portées disparues.

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PARIS - Le parquet de Paris a ouvert une enquête à la suite de la découverte hier sur un site de Lafarge de plusieurs bouteilles de gasoil reliées à un système de mise à feu sous trois camions-toupies, annonce le cimentier franco-suisse.

"Nous confirmons que ce matin, sur notre centrale à béton de Porte-de-Pantin (Paris XIXe), plusieurs bouteilles reliées à un système de mise à feu ont été découvertes sous trois camions-toupies", déclare-t-il dans un communiqué.

Il précise, citant une source policière, que "ces bouteilles contenaient du gasoil" et que "le système de mise à feu était très artisanal."

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PARIS - La France votera contre le prolongement de l'autorisation par l'Union européenne du glyphosate pendant dix ans, a annoncé hier matin le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert. "La France votera non, votera contre le renouvellement à dix ans du glyphosate", a-t-il dit sur France 2.

Le glyphosate est un herbicide jugé dangereux par les défenseurs de l'environnement mais que les agriculteurs veulent pouvoir continuer à utiliser. Il entre notamment dans la composition du Roundup de Monsanto. Pour autant, il n'est pas question d'interdire immédiatement l'utilisation de ce produit en France, a précisé le ministre.

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STOCKHOLM - Le prix Nobel de littérature 2017 a été attribué hier à Kazuo Ishiguro, écrivain et romancier britannique d'origine japonaise, dont les thèmes de prédilection sont le souvenir, le temps et l'illusion personnelle, a annoncé l'académie suédoise.

L'oeuvre la plus connue de cet auteur de 62 ans est "The remains of the day" (Les vestiges du jour), livre publié en 1989, adapté au cinéma quatre ans plus tard sous le même titre avec Anthony Hopkins et Emma Thompson et nommé aux Oscars.

Kazuo Ishiguro, auteur de huit romans mais aussi de nouvelles, avait remporté en 1989 le prix Booker, récompensant les oeuvres en langue anglaise, pour ce même ouvrage.