Sion (awp/ats) - Le gel a frappé lourdement le verger valaisan durant les quatre dernières semaines. Le coteau, qui représente 350 hectares, a été ravagé à près de 100%, la plaine a également été fortement affectée. Les abricotiers sont les plus touchés.

"En trente ans, la perte sur la récolte d'abricots n'a jamais été aussi élevée", écrit mardi l'Etat du Valais dans un communiqué. Globalement, la perte de production attendue cette année pour l'abricot est estimée provisoirement à environ 70%, soit près de 5,5 millions de kilos. Ce qui représente une perte de plus de 25 millions de francs suisses pour l'ensemble de la filière.

En viticulture, l'ampleur des dégâts n'est pas encore quantifiable, selon le Service de l'agriculture qui articule ce point de situation en collaboration avec l'Interprofession des fruits et des légumes du Valais et l'Interprofession de la vigne et du vin du Valais. Les vignerons doivent attendre "le débourrement du solde des bourgeons pour pouvoir évaluer les dégâts".

Pour l'heure, la branche a constaté que les plants dont les bourgeons se développent de manière précoce ainsi que ceux encore dans le coton ont été touchés par ces trois épisodes de froid intenses qui ont eu lieu entre le 19 et le 22 mars, le 6 et le 9 avril ainsi qu'entre le 12 et le 17 avril.

Aspersion et bougies

Le Valais compte quelque 2000 hectares d'arbres fruitiers, dont 400 environ sur le coteau (des abricotiers). Les abricotiers, mais aussi les pommiers, les poiriers et les cerisiers en fleur sont très sensibles au gel dès -0,5 degré.

En plaine, le moyen de lutte principal est l'aspersion des arbres avec de l'eau tirée de la nappe phréatique. La transformation de l'eau en glace libère de la chaleur qui va protéger le fruit. Sur les coteaux, les arboriculteurs privilégient les bougies, car l'irrigation par aspersion risque notamment de provoquer des ravinements.

En cas de gros dégâts, les arboriculteurs ne peuvent pas compter sur des assurances, trop chères à contracter, mais bénéficient parfois d'une aide cantonale. Cela avait été le cas en 2017, lorsque le gel avait durement frappé le canton, entraînant une perte de récolte de 35% dans l'arboriculture (50% des abricotiers) et 30% dans la viticulture. La perte financière s'était montée au total à 70 millions de francs suisses. Canton et Confédération avaient octroyé une aide de 7,6 millions de francs suisses.

ats/fr