par David Brunnstrom

WASHINGTON, 4 février (Reuters) - Les Etats-Unis sont "profondément perturbés" par des informations faisant état de viols et d'abus sexuels systémiques contre les femmes de la communauté des Ouïghours et d'autres minorités musulmanes dans la région chinoise du Xinjiang, a déclaré mercredi le département d'Etat américain.

La BBC a rapporté dans la journée que des femmes détenues dans ce que Pékin décrit comme des centres de rééducation, mais que les Etats-Unis et d'autres considèrent comme des camps d'internement, sont victimes de viols, d'abus sexuels et de torture. Le groupe audiovisuel britannique a dit s'appuyer sur des témoignages d'anciennes détenues et d'un garde.

Interrogée sur ces informations, une porte-parole du département d'Etat américain a déclaré que les Etats-unis étaient "profondément perturbés par les informations, dont des témoignages, de viols et abus systémiques de femmes dans les camps d'internement des Ouïghours et d'autres minorités musulmanes dans le Xinjiang".

La porte-parole a répété les accusations selon lesquelles la Chine a commis des "crimes contre l'humanité" et s'est rendue coupable de "génocide" dans le Xinjiang.

"Ces atrocités (...) doivent avoir de graves conséquences", a-t-elle ajouté, sans préciser quelles pourraient être ces conséquences.

Il faut que la Chine autorise immédiatement des "enquêtes indépendantes par des observateurs internationaux" sur ces accusations de viols, "en plus des autres atrocités commises dans le Xinjiang", a dit la représentante du département d'Etat.

Washington va s'entretenir avec des alliés pour condamner les atrocités et "envisager tous les outils appropriés" pour que les responsables soient traduits en justice et pour "dissuader" de tout abus à l'avenir, a-t-elle poursuivi.

L'administration de l'ancien président américain Donald Trump a imposé des sanctions contre des représentants chinois et des entreprises liés à ce qu'elle a dénoncé comme des violations des droits de l'homme dans le Xinjiang.

L'administration Biden a fait savoir par le passé qu'elle entendait maintenir une ligne dure à l'égard de la Chine sur cette question et d'autres enjeux.

Pékin rejette les accusations d'abus dans le Xinjiang. Réagissant aux informations de la BBC, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a dénoncé l'absence d'une quelconque base factuelle et déclaré qu'il était avéré que les personnes interrogées par la BBC étaient des "acteurs répandant de la désinformation". (version française Jean Terzian)