LISBONNE, 24 janvier (Reuters) - Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, issu du parti social-démocrate de centre-droit, a été réélu dimanche pour un second mandat, selon des sondages de sortie des urnes, à l'issue d'un scrutin marqué par des contraintes sanitaires strictes alors que l'épidémie de coronavirus bat son plein dans le pays.

Selon des sondages réalisés par différents médias, Marcelo Rebelo de Sousa, 72 ans, un ancien présentateur de télévision connu pour sa personnalité chaleureuse, a obtenu entre 56% à 62% des suffrages, soit plus que son précédent score de 52% en 2016.

Le président a un rôle essentiellement protocolaire au Portugal mais il peut opposer son veto à certaines lois et décréter l'état d'urgence, un pouvoir dont Marcelo Rebelo de Sousa a fait usage plusieurs fois depuis le début de la pandémie.

Les Portugais se sont rendus aux urnes dimanche masqués, respectant la distanciation sociale et utilisant chacun leur propre stylo.

"Comme la date des élections n'a pas été modifiée, j'ai décidé de venir plus tôt" pour éviter les "groupes et les files d'attente", a déclaré Cristina Queda, 58 ans, arrivée dans son bureau de vote à Lisbonne dès son ouverture à 8 heures.

D'autres, moins précautionneux, ont dit avoir attendu près d'une demi-heure dans la file d'attente qui s'étirait dans la rue. Les règles imposaient aux électeurs de se tenir éloignés de deux mètres les uns des autres et une seule personne à la fois était autorisée à entrer dans le bureau de vote.

Le taux d'absention pourrait atteindre un record, notamment car plus d'un million d'électeurs à l'étranger ont été ajoutés aux listes électorales pour la première fois. Par ailleurs, une centaine de milliers d'électeurs sont en quarantaine pour des raisons sanitaires.

Dimanche, le Portugal a signalé 275 décès en une journée liés au COVID-19, un record journalier. Les hospitalisations sont également à un niveau jamais vu depuis le début de la pandémie.

"Nous sommes à un point très grave de la pandémie - tout a été fait pour que les gens puissent exercer leur droit de vote démocratique", a déclaré le Premier ministre Antonio Costa alors qu'il votait dans une école de Lisbonne. (Victoria Waldersee, Miguel Pereira, Catarina Demony, Sergio Goncalves; Blandine Hénault pour la version française)