Zurich (awp) - Le taux de chômage a diminué à 3,4% en mars, en recul pour le deuxième mois d'affilée en Suisse, après un plus haut atteint en janvier dernier. Les dernières données relatives au chômage partiel montrent en revanche une explosion de cette mesure dans les entreprises.

En mars, près de 158'000 personnes étaient inscrites au chômage auprès des offices régionaux de placement (ORP), soit 10'000 inscrits de moins sur un mois. Sur un an, le chômage a augmenté de 22'344 personnes (+16,5%), selon les relevés du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) publiés vendredi. Les économistes interrogés par AWP étaient plus pessimistes, anticipant un taux entre 3,5% et 3,7%.

En Suisse romande et au Tessin, le recul mensuel est le plus net. Le taux de chômage a baissé en mars à 4,4%, après 4,8% en février. En Suisse alémanique, la proportion de sans-emploi s'est rétractée à 3,0%, après 3,2%. Elle a baissé de 0,1 point de pourcentage pour les femmes (3,2%) et de 0,3 point pour les hommes (3,6%). La diminution est plus marquée pour les étrangers (6,2% contre 6,6%) que pour les Suisses (2,4% après 2,5%).

En mars 2020, le taux de chômage atteignait 2,9%, avant de se maintenir au-delà de la barre des 3% les mois suivants, dans le sillage de la crise liée au coronavirus. Pour le premier mois de 2021, il s'est élevé à 3,7%, son plus haut depuis le début de la crise et du jamais vu depuis 2010.

Dynamisme du marché du travail

Le marché du travail helvétique connaît actuellement une "forte dynamique", a assuré Boris Zürcher, chef de la direction du travail du Secrétariat d'Etat à l'économie dans une conférence téléphonique. Cela signifie que beaucoup de gens sont au chômage, mais que beaucoup d'autres retrouvent du travail. "Il y a des postes vacants", a-t-il ajouté. Le chômage a particulièrement reculé dans la construction, notamment à Zurich et en Valais.

M. Zürcher s'est dit "très optimiste pour le marché du travail". "Dès qu'il y aura d'autres ouvertures", par exemple des restaurants, il s'attend "à une forte reprise du marché du travail".

Si une baisse du taux de chômage au mois de mars est "typique", de l'ordre de 0,1 à 0,3%, le fait que cette tendance n'ait pas été affectée par la crise actuelle est à mettre sur le compte du chômage partiel.

En janvier 2021, les réductions de l'horaire de travail (RHT) ont touché 399'667 personnes, soit une progression de 36% sur un mois, reflétant l'impact d'un nouveau tour de vis face à la deuxième vague de coronavirus en Suisse. Dès le 22 décembre, les restaurants, les établissements culturels et sportifs ainsi que les lieux de loisirs ont fermé leurs portes, puis les commerces non-essentiels mi-janvier. 

Près de 12'800 entreprises de plus ont eu recours au chômage partiel, soit un total de 47'460 à travers le pays. Le nombre d'heures de travail perdues a grimpé de moitié, à 28,9 millions d'heures.

Un an plus tôt, le chômage partiel n'était en place que dans 178 entreprises, touchant 3700 personnes et entraînant la perte d'un peu plus de 189'100 heures de travail.

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