L’AMF publie une analyse détaillée des portefeuilles des fonds monétaires de droit français lors de la crise de la Covid de janvier à avril 2020. Dans le contexte de la pandémie associée à la Covid, l'ampleur des rachats sur les fonds monétaires français a été similaire à ce que le secteur avait subi pendant la crise de 2008, soit 48,6 milliards d'euros entre le 12 et le 30 mars 2020, mais ces décollectes se sont concentrées sur deux semaines en 2020, contre deux trimestres en 2008.

Certains investisseurs ont eu besoin de mobiliser leur trésorerie pour faire face à des dépenses urgentes, voire régler des appels de marge, quand d'autres ont procédé à des arbitrages pour sécuriser leur trésorerie disponible.

L'AMF dresse quatre constats. Premier constat, l'essentiel du portefeuille des fonds monétaires français est constitué de titres émis par le secteur financier et ces titres ont été prioritairement cédés pour faire face aux rachats, entraînant une déformation du portefeuille au profit du cash et des titres souverains.

Deuxième constat, l'exposition d'un fonds monétaire français aux titres émis par la banque du groupe auquel appartient son gestionnaire n'est pas plus importante qu'envers d'autres banques et la crise n'a pas modifié ce constat.

Troisième constat, la part du cash et des titres à échéance courte (arrivant à maturité à moins d'un mois) a crû au détriment des titres plus longs, et surtout des titres arrivant à maturité entre 6 et 12 mois.

Quatrième constat, lors du mois de mars 2020 la baisse des encours de 53 milliards d'euros correspond à l'arrivée à échéance de 42 milliards d'euros de titres et à 56 milliards d'euros de cessions actives de titres alors qu'en parallèle 27 milliards d'euros de nouveaux titres ont été achetés par les fonds monétaires, qui ont également accru leur détention de cash de 19 milliards d'euros.