11 février (Reuters) - La chaîne de télévision britannique BBC World News a été interdite de diffusion en Chine, a annoncé jeudi l'administration chinoise de l'audiovisuel, une semaine après que le régulateur britannique a révoqué la licence de diffusion de la télévision publique chinoise.

Dans un communiqué, l'administration chinoise de l'audiovisuel a déclaré qu'une enquête avait établi que es reportages de BBC World News liés à la Chine "violaient gravement" les réglementations, dont la nécessité de présenter des informations "vraies et équitables", et avaient nui aux intérêts nationaux de la Chine et à l'unité nationale de celle-ci.

Cette mesure a été condamnée par le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, qui a qualifié la décision chinoise d'"entrave inacceptable à la liberté des médias".

"La Chine a parmi les restrictions les plus sévères au monde sur les médias et internet, et cette dernière mesure va seulement endommager la réputation de la Chine aux yeux du monde", a ajouté le secrétaire au Foreign Office.

A Washington, le département d'Etat américain a condamné cette décision.

"Il est troublant qu'alors que (la Chine) empêche des organes de presse et plateformes d'opérer librement en Chine, les dirigeants à Pékin utilisent des environnements médiatiques libres et ouverts à l'étranger pour promouvoir la désinformation", a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, lors d'un point de presse régulier.

Plus tôt ce mois-ci, Washington avait dit être "profondément perturbé" par des informations de la BBC faisant état de viols et d'abus sexuels systémiques contre les femmes de la communauté des Ouïghours et d'autres minorités musulmanes dans la région chinoise du Xinjiang.

La BBC a fait part jeudi de sa "déception" à propos de la décision du régulateur chinois.

BBC World News, diffusée en langue anglaise, ne figure pas dans la plupart des bouquets télévisuels en Chine mais est accessible dans certains hôtels et immeubles. (Bhargav Acharya à Bangalore, avec Guy Faulconbridge et William James à Londres; version française Jean Terzian)