cuivre stable

Londres (awp/afp) - Le cours de l'or s'est légèrement relevé sur la semaine, en raison des spéculations sur le calendrier d'une première réduction des taux de la Réserve fédérale (Fed), également quelque peu porté par la prime de risque géopolitique.

En début de semaine, "les marchés ont semblé réagir aux données américaines qui ont semé le doute sur la solidité de l'économie" aux Etats-Unis, et favorisé les paris sur un prochain assouplissement monétaire, note Franck Watson, analyste chez Kinesis Money.

L'imminence d'une prochaine baisse de taux de la Fed plombe traditionnellement le dollar et favorise l'or, considéré comme une valeur refuge concurrente du billet vert.

Les quelques gains de cette semaine sont également liés "aux tensions persistantes au Moyen-Orient, qui ont injecté une prime de risque" qui bénéficie à l'or, relève Frank Watson.

Si la demande de métal jaune s'est ternie sur l'année 2023, son attrait pourrait être renforcé cette année en raison des tensions géopolitiques, confirme le rapport trimestriel du Conseil mondial de l'or (CMO) publié mercredi.

Cependant, les prix ont reflué vendredi après que le marché du travail aux Etats-Unis a surpassé toutes les attentes en janvier, avec 353.000 emplois créés, soit deux fois plus qu'attendu, et un taux de chômage stable à 3,7%.

"Les prix de l'or ont plongé" à la suite de ces bons chiffres américains qui ont entrainé "une réduction des paris sur une baisse imminente des taux" de la Fed, commente Michael Hewson, de CMC Markets.

En parallèle, l'analyste constate "un fort rebond des rendements et une hausse du dollar américain", deux autres valeurs refuges concurrentes de l'or, qui perd en comparaison en attractivité aux yeux des investisseurs.

Vendredi, vers 18H15 GMT (19H15 à Paris), l'once d'or s'échangeait à 2.035,53 dollars, contre 2.018,52 dollars sept jours plus tôt.

Le cacao à de nouveaux sommets

Le cacao n'en finit plus de grimper à de nouveaux records, passant même la barre des 5.000 dollars la tonne vendredi à New York, face aux craintes d'une pénurie chez les principaux producteurs.

L'envolée exponentielle du cacao s'explique par "la faiblesse de l'offre de la Côte d'Ivoire et du Ghana, les deux plus grands producteurs mondiaux", rappelle Ole S. Hansen, analyste de Saxobank, accentuée par "des conditions climatiques sèches".

Vendredi, le cacao à Londres a même culminé à 3.980 livres sterling la tonne, un prix record enregistré depuis le début du contrat en 1989, au-dessus donc des précédents records atteints pendant la guerre civile en Côte d'Ivoire.

Ce même jour à New York, la tonne de cacao a touché son plus haut prix depuis 1977, soit 46 ans, à 5.027 dollars, franchissant au passage la barre symbolique des 5.000 dollars.

Les cours ont déjà grimpé d'environ 17% sur les deux marchés depuis le début de l'année.

Les inquiétudes des commerçants ont été renforcées par le phénomène climatique El Nino, "qui menace les cultures d'Afrique de l'Ouest avec un temps chaud et sec", précise Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.

Ce "dernier épisode de sécheresse pourrait nuire à la récolte principale de la saison prochaine, maintenant ainsi le monde dans un déficit prolongé", estime Ole S. Hansen.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai 2024 valait 3.973 livres sterling, contre 3.679 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison en mars 2024 valait dans le même temps 5.017 dollars, contre 4.672 dollars vendredi dernier.

Le cuivre à l'équilibre

Les prix du cuivre ont stagné sur la semaine, pris entre les feux d'une possible réduction de la production, et les craintes sur la demande en Chine.

D'un côté, les cours sont portés par les perspectives d'une baisse de production du métal rouge.

Certaines fonderies de cuivre chinoises pourraient être poussées à restreindre leur production et mettre en pause des projets pour accroître leurs marges, "compte tenu de la surcapacité existante dans l'industrie de transformation des métaux", explique Thu Lan Nguyen, de Commerzbank.

"Toutefois, cette situation est contrée par les inquiétudes persistantes en matière de demande" en Chine, ajoute l'analyste.

Le géant asiatique étant un important consommateur de métaux de base, les métaux industriels et en particulier le cuivre sont très sensibles à l'activité chinoise et aux perspectives de la demande du pays.

Or l'activité manufacturière s'est contractée en Chine en janvier pour le quatrième mois consécutif, selon des données officielles publiées mercredi.

L'indice des directeurs d'achat (PMI), reflet de l'activité des usines et de la santé du monde industriel, s'est établi à 49,2 points.

Un chiffre inférieur à 50 témoigne d'une contraction de l'activité manufacturière tandis qu'au-dessus, il traduit une expansion.

"Les espoirs des acteurs du marché résident probablement désormais principalement dans de nouvelles mesures de relance efficaces" en Chine, pense Thu Lan Nguyen.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8.482,00 dollars vendredi, contre 8.545,50 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

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