Londres (awp/afp) - Les ventes au détail au Royaume-Uni ont augmenté de 0,3% en juillet sur un mois grâce à une activité intense des magasins alimentaires, a annoncé jeudi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Les analystes s'attendaient à une hausse de 0,2%, d'après un consensus établi par Bloomberg.

L'ONS a toutefois revu à la baisse son estimation préliminaire pour juin, jugeant que la hausse constatée lors de ce mois n'était pas de 0,6% comme annoncé le mois dernier mais de 0,3%.

Lors des trois derniers mois considérés (mai à juillet), les ventes au détail ont augmenté de 0,6% par rapport à la période de trois mois précédente (février à avril), a ajouté l'institut de statistiques.

L'ONS a mis en avant "des ventes dynamiques dans les magasins d'alimentation, en hausse de 1,5%" sur un mois. Mais il a souligné aussi que "tous les secteurs, à part les magasins d'alimentation et d'équipement domestique, ont connu une baisse de leurs ventes" en volume.

Les ventes au détail sont surveillées comme le lait sur le feu au Royaume-Uni ces derniers mois, car la consommation des ménages, principal moteur de la croissance en 2016 après le vote pour le Brexit, a donné des signes d'essoufflement en début d'année.

La chute de la livre sterling consécutive à la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne a entraîné un renchérissement des produits importés qui a dopé l'inflation, au point de diminuer le pouvoir d'achat des ménages.

Après un trou d'air pendant l'hiver, les dépenses des ménages se sont néanmoins reprises au printemps, favorisant un léger mieux du côté de la croissance du Produit intérieur brut, qui a atteint 0,3% au deuxième trimestre après un décevant 0,2% au premier, d'après des statistiques distinctes publiées fin juillet par l'ONS.

Des analystes mettaient en avant, jeudi, la résilience en juillet des dépenses des ménages pourtant touchés au portefeuille par la montée de l'inflation.

"Ces données sont encourageantes au vu de la compression des revenus des ménages, ce qui laisse penser que les prévisions évoquant une chute de la consommation ont été exagérément pessimistes", a expliqué Ruth Gregory, de Capital Economics.

Howard Archer, économiste chez EY Item Club, a toutefois mis en exergue la baisse des ventes dans la plupart des domaines, en dehors de l'alimentaire.

"Le rebond des ventes observé au printemps fut en partie une correction de la chute du premier trimestre, favorisé par un temps chaud et des congés de Pâques tardifs. Si le premier trimestre a donné une image déformante de la faiblesse de la consommation, sa vigueur pourrait bien avoir été surestimée au deuxième trimestre", a-t-il averti.

afp/jh