cacao

Londres (awp/afp) - Les cours du cacao ont encore flambé sur la semaine jusqu'à un nouveau record à Londres comme à New York, poussés par la faiblesse des récoltes, même si le déficit de l'offre devrait être de moindre ampleur que prévu.

Vendredi, le cacao à Londres a même culminé à 2.927 livres sterling, un prix record enregistré depuis le début du contrat en 1989 et qui dépasse donc les précédents sommets atteints pendant la guerre civile en Côte d'Ivoire.

A New York, le cacao a flambé jeudi jusqu'à 3.677 dollars la tonne, un nouveau sommet depuis 2011.

L'Organisation internationale du cacao (ICCO) a pourtant "revu à la baisse ses prévisions concernant le déficit de l'offre mondiale sur le marché du cacao pour la campagne 2022/23 qui s'achève bientôt, à 116.000 tonnes" contre 142.000 tonnes auparavant, note Carsten Fritsch, de chez Commerzbank.

Mais cela ne suffit pas à freiner l'envolée des cours entrainée par "les inquiétudes concernant la faiblesse des récoltes en Afrique de l'Ouest à la suite de fortes pluies et de l'apparition de maladies" sur les arbres, poursuit l'analyste.

Ces maladies "en raison de trop de pluie" pourraient "affecter la production des cultures principales", explique Jack Scoville, analyste de Price Future Group.

Depuis le début de l'année, le cacao s'est envolé d'environ 40% à Londres comme à New York, poussé par les tensions sur l'offre, notamment les récoltes moins importantes que prévu en Côte d'Ivoire et au Ghana tandis que la demande reste forte.

Et à cela s'ajoute le phénomène météorologique d'El Niño qui pourrait aussi avoir des conséquences sur la production.

Vers 15H00 GMT (17H00 à Paris), la tonne de cacao à Londres pour livraison en mars 2024 valait 2.889 livres sterling vendredi, contre 2.753 livres sterling vendredi dernier en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison en décembre 2023 valait dans le même temps 3.612 dollars, contre 3.466 dollars vendredi dernier.

L'aluminium s'emballe

Le prix de l'aluminium a grimpé cette semaine sur la Bourse des métaux de Londres (LME), poussé par de meilleurs signaux économiques venant de la Chine, améliorant les perspectives de la demande.

"L'indice d'activité du secteur manufacturier chinois, meilleur que prévu, a donné un coup de pouce aux prix des métaux de base", explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

L'activité manufacturière en Chine a en effet retrouvé des couleurs en août, à un rythme au plus haut depuis six mois en s'établissant à 51 points le mois dernier contre 49,2 en juillet, un signe encourageant pour les usines, selon un indice indépendant publié vendredi.

La santé économique chinoise est scrutée par les investisseurs, la Chine étant le plus gros pays consommateur de métaux industriels au monde.

Non seulement "la Chine a dévoilé des mesures de relance assez importantes", mais "le dollar s'est affaibli", fait aussi remarquer Edward Gardner, analyste chez Capital Economics.

La banque centrale a procédé depuis le début de l'année à plusieurs réductions de taux de référence.

Toutefois, "les investisseurs pourraient ne pas percevoir ces dernières mesures comme suffisantes pour conduire à un retournement significatif du marché de l'immobilier" dans le pays, tempère M. Gardner.

Sur le LME, la tonne d'aluminium coûtait 2.236 dollars après avoir atteint plus tôt vendredi un nouveau plus haut depuis début août à 2.260 dollars, contre 2.150,50 dollars sept jours plus tôt.

L'or se redresse

Le cours de l'or a monté sur la semaine pour atteindre un sommet en un mois vendredi, soutenu par la perspective d'une politique monétaire moins stricte aux Etats-Unis.

Vendredi, l'or a ainsi dépassé la barre des 1.900 dollars l'once, une première depuis début août.

"La moindre probabilité de nouvelles hausses de taux par la Réserve fédérale (Fed)" à la suite d'une semaine chargée en indicateurs économiques aux Etats-Unis "entraînerait une baisse des rendements des bons du Trésor et des pertes pour le dollar par rapport aux autres grandes devises", un scénario qui profite à l'or, explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Si ces trois actifs sont considérés comme des valeurs refuges, une dépréciation du dollar et du rendement de la dette américaine rend par comparaison l'or, actif sans rendement, plus attractif.

Cependant, "même à moyen et long terme, les gains (du métal précieux) seront limités", tempère M. Evangelista, "car même si la Fed ne relève pas à nouveau, les taux resteront élevés pendant une période prolongée".

L'once d'or coûtait 1.940,50 dollars, contre 1.914,96 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

emb/ode/as