Dans une interview accordée au journal Politico et au quotidien Les Echos, M. Macron avait mis en garde contre le risque de se laisser entraîner dans une crise sur Taïwan par un "rythme américain et une réaction chinoise excessive".

Cette déclaration a suscité des critiques de la part de certains hommes politiques et commentateurs en Europe et aux États-Unis, l'ancien président américain Donald Trump l'accusant de "faire du lèche-bottes" à Pékin.

"La position française et européenne sur Taïwan est la même. Nous sommes en faveur du statu quo. Cette politique est constante et n'a pas changé", a déclaré M. Macron lors d'une conférence de presse organisée dans le cadre d'une visite d'État aux Pays-Bas.

"Il s'agit de la politique d'une seule Chine et d'une résolution pacifique de la situation. C'est ce que j'ai dit lors de mon entretien en tête-à-tête avec Xi Jinping, c'est ce qui a été dit partout, nous n'avons pas changé", a-t-il ajouté.

M. Macron n'a pas mentionné Taïwan dans sa déclaration publique à la presse au Grand Hall du Peuple à Pékin la semaine dernière, une omission qui a été critiquée par les commentateurs.

Le dirigeant français a également déclaré qu'il partageait avec le président américain Joe Biden la vision d'une "région indo-pacifique ouverte", même s'ils ont chacun leur propre approche de la Chine.

"Je peux vous dire qu'il souhaite éviter toute escalade malgré les tensions actuelles", a déclaré M. Macron.

M. Macron a ajouté qu'un navire militaire français avait traversé le détroit de Taïwan ces derniers jours malgré les exercices militaires chinois autour de l'île, démontrant ainsi l'engagement solide de la France dans la région.

La Chine n'a jamais renoncé à l'usage de la force pour mettre sous son contrôle l'île gouvernée démocratiquement.

"Alors non, la France ne soutient pas les provocations, ne s'engage pas dans des politiques fantaisistes et considère que le statu quo, le respect et la clarté sont les meilleurs alliés de l'autonomie stratégique européenne", a déclaré M. Macron.

Il a ajouté que les commentaires de M. Trump étaient un exemple de l'escalade souhaitée par certains. Un diplomate français avait déclaré plus tôt à la presse que M. Macron ne voulait pas se laisser entraîner dans la stratégie de "tension" de la direction républicaine du Congrès américain sur Taïwan.

La rencontre entre la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, et le président de la Chambre des représentants américaine, Kevin McCarthy, en Californie la semaine dernière - avant les exercices de la Chine - était une "provocation", a déclaré le diplomate.

Le Premier ministre néerlandais, qui accueillait M. Macron pour une visite d'État de deux jours, a déclaré avoir eu une réunion très fructueuse avec M. Macron et ne s'est pas distancié des commentaires de son invité, mais a réaffirmé sa foi dans l'alliance occidentale.

"Les États-Unis sont un partenaire essentiel pour notre liberté et notre sécurité", a déclaré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

"Mais en même temps, nous sommes d'accord pour dire qu'une Europe ouverte et stratégiquement autonome devrait être capable de développer ces relations également avec d'autres parties du monde. Être un acteur et non un terrain de jeu", a-t-il ajouté.