(Actualisé avec précisions)

WASHINGTON/SHANGHAI, 9 janvier (Reuters) - Le présidente taïwanaise a rencontré dimanche le sénateur Ted Cruz à l'occasion d'une escale aux Etats-Unis qui suscite l'irritation de Pékin, et les médias chinois mettent en garde Donald Trump contre une remise en cause du principe de "Chine unique".

La conversation téléphonique qu'a eue après son élection Donald Trump avec la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, a indigné les dirigeants chinois, qui considèrent l'île comme une province sécessionniste.

"Maintenir le principe n'est pas une demande capricieuse de la part de la Chine aux présidents américains, mais une obligation des présidents américains pour maintenir les relations entre la Chine et les Etats-Unis et respecter l'ordre existant dans la région Asie Pacifique", estime dans son éditorial de dimanche le Global Times, journal tabloïd administré par Pékin.

"Si Trump revient sur la politique de Chine unique après son entrée en fonction, le peuple chinois demandera que le gouvernement se venge. Il n'y a pas de place pour la négociation", poursuit la publication.

Le sénateur du Texas et la dirigeante taïwanaise se sont entretenus à Houston de l'amélioration des relations bilatérales, notamment commerciales, entre leurs deux pays, précise Cruz.

Le cabinet de la président est resté discret sur son escale officieuse, précisant seulement qu'elle avait parlé avec des "amis".

Selon l'ex-candidat à la primaire républicaine, certains élus américains ont reçu une missive du consulat chinois leur demandant de ne pas rencontrer Tsai Ing-wen pendant son escale.

"La république populaire de Chine doit comprendre qu'en Amérique nous prenons nous-mêmes la décision de rencontrer des visiteurs", a annoncé Ted Cruz dans un communiqué. "Il ne s'agit pas de la RPC. Il s'agit de la relation des Etats-Unis avec Taïwan, un allié que nous sommes tenus de défendre."

Depuis 1979, année du rétablissement des relations diplomatiques avec Pékin, les Etats-Unis ont accepté le principe de la "Chine unique", selon lequel l'île nationaliste fait partie de la Chine.

La présidente taïwanaise devrait également s'arrêter à San Francisco le 13 janvier dans l'étape retour de son voyage vers ses alliés d'Amérique centrale, le Honduras, le Nicaragua, le Guatemala et le Salvador.

(Doina Chiacu, Julia Harte et Brenda Goh; Julie Carriat pour le service français)